dimanche 27 janvier 2008

Salamandraum (premier acte avec l'ASBTP)

Date : Samedi 26 Janvier ET Dimanche 27 Janvier 2007
Participants ASBTP : Florence, Ludovic et Jean-Noël
Participants Magnan : Gilles et Michel
TPST : 20 heures

Le Salamandraum... combien de fois l'aie-je entendu... « Et c'est génial, faut que tu vienne... oubli les autres trous... on a un lac à franchir... on a besoin de vous (Magnan) » Trop de fois sans doute depuis quelques semaines. Mais il faut reconnaitre que la campagne de promotion massive orchestrée par Ludovic et Anaïs à porté ses fruits : 2 Magnans, Gilles et moi-même seront de la partie cette fois-ci.

Mais attention, cher lecteur et lectrice, ignorant tout de cette cavité ; cette invitation -que l'on pourrait qualifier de réquisition- porte sur une exploration d'une vingtaine d'heures... Ah oui, to de suite, ça calme les esprits. 20h (voir plus), c'est long... très long. Mais me dit-on, il y a un camps de base et l'on pourra dormir un peu. Ça tombe bien, je n'avais jamais encore dormi sous terre. Dernier point, hiver et température inhospitalière oblige, nous choisissons de rentrer sous terre aux alentours de 16h et d'en ressortir le lendemain à la même heure.

16h arrive... et 5 spéléos plongent tête baissé dans les profondeurs du Salamandraum. Je ne connais pas la topographie sur le bouts des doigts donc je vais faire succincts. Les puits s'enchainent, il n'y en a pratiquement pas d'étroits, tous sont de tailles confortable. Sauf bien sur les fonds de puits. Là, c'est une toute autre histoire. De belles et profondes mares de boue liquide nous tende les bras de temps à autre. Bon, je fais le mesquin, mais j'étais parfaitement au courant du degré de propreté du Salamandraum : proche de zéro ; on s'en met de partout, rapidement et tout le temps. Dans la série « passages pourris », la cavité recèle aussi ses petites perles. Et c'est parti pour un ramping à plat ventre dans de la boue... et encore un... et un de plus, avec de l'eau cette fois-ci. Bon, tout n'est pas négatif, loin sans faut, puisque nous avons pu avoir l'occasion de descendre trois P50 dont deux à la suite et un particulièrement beau. Enfin, le fond approche. Encore un ramping très sympathique dans une flaque boueuse et nous voilà au camp de base (-330m je crois me souvenir). L'heure du repas à sonné. Nous avons mis 4h pour descendre.

La suite se poursuit dans des galeries très sombre, la faute à une roche de couleur noir. Première intersection : 2 choix possibles, l'un des deux n'a jamais été exploré (sauf ce soir là, mais je reviendrai sur ce point). Quelques minutes, autre dilemme : 3 intersections dont 2, très peu exploré ! Nous prenons le chemin le plus connu pour l'instant (et aussi notre but) Après un passage de vire assez glissant, nous débouchons à l'entrée d'un lac étroit (1m20) mais long (40m) Le lac obstrue totalement la galerie. Anaïs et Ludovic avaient déjà franchi auparavant ce lac en combinaison néoprène. La suite est connu et reste très importante. Cela dit, il nous est impossible d'enfiler tous des combinaisons néoprène. Il y a un plan : un bateau gonflable. Résultat ? Echec total au deuxième passage, le bateau se perce, ce qui vaudra comme nom (pour l'instant) le « Boyau de l'Epave ». Changement de tactique, place au Plan B : concevoir une vire qui nous permettrait de franchir le lac à sec. Pendant que Jean-Noël et moi-même nous mettons à l'œuvre, les trois autres iront réaliser un peu de topographie dans une des intersections non exploré.

Je vais d'abord parler des bâtisseurs de vire. Jean-Noël et moi-même. Le travail est harassant, fatiguant voire démentiel. En effet, faute de prise au sol à sec, et désirant au maximum ne pas trop se tremper (de l'eau jusqu'au nombril), nous voilà obliger de forcer comme des Romains pour accomplir notre tâche. 3 heures plus tard. Au bout de 11 spits plantés, nous avons parcouru une dizaine de mètre... sur 40m en tout ! Epuisé, nous regardons notre travail : il faudra retendre toute la vire, la corde n'est pas assez tendu... Quand à la suite, elle est pire que le début ! Le lac et un peu plus large, beaucoup plus profond et il n'y a plus ses minuscules bouts de roche si salvateur qui nous permettaient de rester plus ou moins debout. Bref, nous avons fait le plus facile jusqu'à présent ! Bien, n'ayant plus assez de spits, de charge sur perfo et de force, nous rebroussons chemin vers le camp de base. Que faire pour franchir le lac ? à la nage ? En concevant une vire digne d'une via-ferrata ? Percer en combi néoprène ? Acheter un nouveau bateau ? Siphonner le lac ? Un peu plus tard, nous rejoignons l'autre équipe qui partait à notre rencontre. On se retrouve et direction le camp de base pour se restaurer.

On se re-sépare en deux groupes une nouvelle fois. Premier groupe ; Florence, Jean-Noël et moi-même tentons désespérément de dormir un peu (sans succès) sur un sol froid, dur, inconfortable et de surcroit très faiblement réchauffer par deux malheureuses acéto qui peines à survivre faute de carburant. De merveilleuses conditions pour dormir, n'est-ce pas ? Second groupe ; les deux allumés de la première - Ludovic et Gilles et plus tard rejoint par Jean-Noël - qui finiront par découvrir un puits d'une vingtaine de mètre (non descendu)

Un peu plus tard... Tout le monde se rejoint au camp de base pour se restaurer une dernière fois. Il est 7 heures du matin et nous commençons la remontée tous ensemble. De nouveaux le puits, de nouveaux les étroitures boueuses ; mais finalement, nous mettrons un temps assez correct pour regagner la surface : seulement 5 heures avec en prime le beau temps et des températures accueillantes pour un mois de Janvier. Alors, notre avis, Gilles et moi-même en tant que Magnan : physiquement dur et complètement pourri (je parle de la boue), mais l'énorme potentiel du fond mérite bien quelques sacrifices...

Michel

jeudi 24 janvier 2008

Sans-Pascal : avec ou sans PA ?

J'ai détesté le Sans Pascal !

TPST: 12H30 dont TPSTAG (temps passé sous terre à galérer): 12H30

Oui vous aviez raison le SP est un chemin de croix, en tout cas il l'a été pour moi...Je n'ai pris aucun plaisir à faire cette cavité, sauf pendant la marche d'approche, et je m'étais juré (il y a des témoins) de ne plus jamais y retourner ! Et puis voilà, entre temps il s'est passé 4 jours et depuis environ 24H, soit hier soir, j'ai vachement envie d'y retourner !

Incompréhensible pour moi, mais certainement pas pour beaucoup d'entre vous qui avez surement connu souvent ce genre de fascination à vouloir revivre des moments qui ont pourtant été synonymes de galère. J'ai laissé énormément d'énergie lors de cette sortie, et ce dès la descente. Je manquais singulièrement de technique, ce n'était que ma cinquième sortie, et j'ai parfois cumulé en un temps super court un nombre incroyable de conneries, Anaïs pourra en témoigner.

Un immense MERCI ! au passage à mes deux anges gardiens sur cette sortie: Anaïs à la descente et Michel à la remontée. Je sais que l'une comme l'autre aurait pu aller presque deux fois plus vite sans moi (4H à la descente ! 6H30 à la remontée) mais ils ne m'ont jamais fait part de leur impatience ou de leur agacement et m'ont prodigué toujours avec beaucoup de calme et de gentillesse leurs précieux conseils qui m'ont permis d'aller au fond et de remonter. C'est avant tout cette expérience humaine que je retiendrai et qui m'aura marqué. C'est aussi certainement ce qui en grande partie me donne envie d'y retourner malgré les galères seulement 3 jours après en être sorti.

Je suis désolé d'avoir retardé la première équipe, on aurait dû mieux repartir le contenu des kits entre nous 5 pour que peut être deux personnes puissent partir devant pour commencer à travailler.

En tout cas une chose est sure, il me faut faire quelques entrainements en falaise ou au dojo avant de retourner au SP car j'aurais pu économiser beaucoup d'énergie en maitrisant mieux certains aspects. Toutefois c'était très formateur d'apprendre en situation aussi inconfortable parfois...

PA

dimanche 20 janvier 2008

Réunion de copropriété au Sans-Pascal

Date : Samedi 19 ET Dimanche 20 Janvier 2008
Participants Magnan : Gilles, Michel, PA (première équipe) ; Dgé, Baron, Georges et John (deuxième équipe)
Participants ASBTP : Anaïs et Ludovic (première équipe)
TPST : 12 heures

Peu après que la première équipe soit partie, nous avons pris une petite pause...
- On y arrivera pas au bout cette fois-ci
- Faut une grosse campagne de tirs
- Faut prévoir peut-être un campement
- Descendre deux jours consécutif, faut être motivé

Et soudainement, nous avons entendu une voix, faible et très haute :
- Non, mais n'importe quoi. Vous faites chier : j'ai pas dormi de la journée. Vous êtes pas les seuls sous terre !
- Eh ?
- J'ai des droits, moi. je suis une espèce protégée, en plus. Putain, mon sonar est foutu. Vous avez fini là ?

Nous nous regardons.
- Bande de cons, je suis en haut !
Nous regardons en haut.
- Doucement avec la lumière. Putain, toi avec les lunettes là, ta flamme ! Tu vas me cramer les poils !
Une chauve souris nous regardait...
- Je vais me plaindre à la réunion de la copropriété, moi. Du bruit, de la lumière et de la fumée en plus. Vous êtes étrangers à l'immeuble en plus. Vous avez pas lu le panneau ? Pas de quêteurs, de colporteurs, de distributeurs de tracts et surtout PAS DE CONNARDS DE SPELEOS ! Merde, on peut plus dormir tranquille ici ! J'en peut plus moi. Maintenant, vous arrêtez, sinon j'appelle la police, c'est compris ?
Nous nous regardons.
- Mais vous êtes con ou quoi ? C'est compris ? Allez, foutez le camp. Toi, le connard avec la barbe, t'as jamais vu une chauve souris ? T'est muet ou quoi ?
- Euh, non, mais un peu surpris
- Surpris que je me plaigne ? Avec tout le bruit que vous faites ?
- Oui. Non. Mais, euh, que vous parliez...
- T'es pas d'ici, toi ? Qu'est-ce que vous foutez ici, bande de cons ?
- On élargit. Là, au bout, ça passe pas...
- Mais, vous cherchez quoi ?
- Si ça continue. Ça doit continuer derrière ?

Après une petite pause...
- Est-ce que ça continue ? Vous pourriez peut-être nous le dire ?
- Comment ça ? Va voir toi-même !
- Je n'y passe pas. Euh, sans vouloir vous offenser, vous ne faites pas la même taille que nous
- Ouais, c'est vrai ! Et je vous emmerde, bande d'emmerdeurs !
- Excusez moi
- Je t'ai parlé, lunettes ?
- Non, mais si vous regardez, on arrêtera les tirs et on repartira
- Hmm. Peut-être
- Et on fera un minimum de bruit en sortant
- D'accord. Mais après, je veux plus vous voir. OK !
- D'accord
- Bon faut aller vers où, alors ?

Nous l'avons montré le chemin : la chauve souris est rentré dans le boyau. L'attente ne fût pas longue.
- Alors ?
- Alors, vous en avez pour des années si vous voulez passer
- Mais y a t-il quelque chose derrière ? Une salle, peut-être ?
- Peut être : je sais pas. Ça devient étroit même pour moi
- Sur combien de distance c'est étroit ?
- La longueur de cette salle. C'est bon ? Vous avez fini ? Je peux m'absenter maintenant, Messieurs ? Y en a qui travaillent, vous savez
- Et le courant d'air ?
- Quel courant d'air ? C'est les collègues qui dorment à côté. Si vous en êtes contents, allez y vous-mêmes
Maintenant, vous foutez le camp. Allez, dehors, sinon je vous mords. Qui sait, peut-être que je vous donnerais le SIDA. Maintenant, vamos !

Montrant ses dents, la chauve-souris déplie ses ailes et nous regarde d'un air menaçant. Nous nous décidons à remonter.
- Et vous faites pas trop de bruit non plus. Connards !

John

mercredi 16 janvier 2008

Spéléo... logique

Un spéléo, ce n'est pas un personnage de salon, tout le monde vous le dira.

Un spéléo, ça use d'un langage imagé, que l'on n'enseigne pas dans les monastères.

Un spéléo, ça émet avec truculence, des son incongrus qui témoignent d'une belle santé et du vraie joie de vivre.

Un spéléo, c'est un sac de muscles grognon qu'il ne faut pas importuner sans une bonne raison, surtout si il converse avec une bière.

mais...

Un spéléo, c'est avant tout, surtout si c'est vrai ; quelqu'un qui a une formidable réserve de solidarité et d'amitié à offrir à qui sait la mériter.

Un spéléo, fait parti d'un groupe ou il n'y a pas de jeunes ou de vieux, de diplômés ou de manuels. pas plus de riche que de smicard. Il y a celui qui a l'expérience, quel que soit son age, celui qui a su faire preuve de courage sans témérité inutile, celui qui a équipé de telle sorte que tous accrochent leur longe sans hésitation. Cette hiérarchie n'est pas formelle, mais elle est présente dans les dialogues, les attitudes et même dans l'aire qu'ils partagent.

La spéléo, c'est comme la montagne et la mer ; elle ne permet pas la frime pas plus que le superficiel. pour y survivre en allant au bout de soi, il faut être vrai.

Alors ! Les spéléos du monde, vous et vos semblables, espèce d'homo simplex menacée de disparition, ne changez rien, restez naturel c'est comme ça que je vous aime.

Christian