lundi 29 janvier 2018

Haïti : cinquième jour

Vendredi 21 avril : 5e jour

Aujourd’hui nous décidons de séparer le groupe en deux, je pars avec les plus à l’aise dans la progression sur corde tandis que les autres retournent à la falaise avec Jeff, Olivier et sous le regard de l’appareil photo de Serge.
L’objectif pour mon groupe est d’atteindre le réseau inférieur par le puits des chauves-souris, un magnifique P30 plein vide. Ce n’est pas gagné car je connais encore mal le réseau et il va falloir chercher un peu pour trouver le fameux passage.
Avant le petit déjeuner nous préparons les cordes et le reste du matériel collectif.
Je commence cette sortie par un cours sur le portage de kits (sacs de spéléo), je leur fais bien comprendre que ce truc pénible à porter et nécessaire à la progression, je leur explique également que dans mon club, en France certaines personnes les insultent de tous les noms possible. Au final je les ai trouvé très à l’aise et respectueux du matériel !



Nous partons ensuite en direction des galeries de la grotte. Après de longues minutes à ramper, douter et espérer, je trouve enfin le fameux toboggan de 20 mètres qui tombe sur le puits des chauves-souris. J’ai même cru faire un peu de première à un moment car je me suis faufilé dans une bonne étroiture avec un léger courant d’air pendant quelques mètres, mais les éclairages des équipiers restés en arrière m’ont fait comprendre que j’étais revenu sur mes pas. Il y a encore de la belle première à faire dans cette cavité, en février dernier Olivier a découvert une nouvelle galerie avec de bonnes dimensions, donc oui j’y ai cru...
 J’équipe le puits rapidement sans trop de difficultés, je comprends vite pourquoi les chauves-souris. En effets les chauves-souris s’élancent dans le puits à une vitesse incroyable, ouvrant leurs ailes au dernier moment dans un bruit assourdissant. C’est un spectacle auditif impressionnant, on les voit qu’au dernier moment. Dans la descente, elles nous rasent de très près, comme si elles nous disaient qu’on était chez elles en nous déstabilisant, je n’ai jamais rien vu de tel. Certaines études ont prouvé que les chauves-souris sont bien meilleures en vol que les oiseaux grâce à leurs phalanges et leur sonar naturel qui leur permettent de se déplacer avec fluidité. D’ailleurs c’est la chauve-souris qui détient le record de vitesse en vol.



Les haïtiens sont aussi impressionnés que moi, d’autant plus que c’est la première fois qu’ils sont confrontés à un puits de 30 mètres plein vide. J’ai vraiment peur qu’ils lâchent la corde pendant la descente à cause des chauves-souris qui plongent dans le puits à grande vitesse, mais je sous-estime leurs sang-froid. De toute façon, vu l'épaisseur de la corde et son poids, ils n'iront pas bien loin..
Tous s’élancent avec plus ou moins d’appréhension dans ce magnifique puits. Une fois l’équipe au sol, je sors la topo de ce réseau et je les initie à la lecture de carte avec la boussole.
Nous prenons la direction de la galerie au nord, vers la «bat room ».



On bout de quelques mètres mes yeux s’arrêtent sur une chose hallucinante  !!! A mes pieds se trouve une tarentule /mygale marron, noire et poilue, la dernière que j’ai vu c’était dans les reportages animalier. IMPRESSIONNANT !!!! Je pensais vraiment ne pas tomber sur ce genre de chose. Elle est de bonne taille, elle dépasse la taille de ma paume de main, je m’approche pour faire quelques photos, je demande à quelqu’un de mettre sa main à coté pour avoir une échelle de mesure, bien évidemment on est tous pas serein.. Du coup je mets mon pied à coté pour la photo. Sa vitesse de déplacement est impressionnante aussi, ça me fait d’ailleurs sursauter, ce qui fait rire l’assemblée ! En règle générale je n’ai pas peur des bestioles, mais là c’est juste hallucinant ! Nous continuons notre chemin, on en croise encore deux ou trois au passage.

La tarentule (mâle) 


 Nous arrivons enfin à l’entrée de la chambre des chauves-souris, et là, quel spectacle, des milliers de mammifères volants en vol dans un bruit indescriptible. Il y a tellement d’individus ici, que le guano au sol est linéaire et on s’enfonce jusqu’à mi mollet. D’après Olivier, il estime à 3000 individus dans la salle, sachant qu’il y a encore une salle dernière. En 2009, son équipe avait recensé 50 000 individus dans cette partie de la grotte.

Chauve-souris (je sais plus son nom)


L’odeur est assez prononcée mais le détecteur de CO2 ne bronche pas, c’est plutôt une bonne nouvelle connaissant les effets nocifs du guano. Par précaution, je préfère faire demi-tour afin d’explorer les autres galeries. Les volumes sont somptueux, le calcaire est d’un beau blanc sculpté. Le sol est plat, mais très argileux, on s’enfonce pas mal par endroit. On sent également le peu de passage dans ce réseau, d’après Olivier, seulement une vingtaine de personnes sont passées par là, j’essaye donc de sensibiliser au max mon équipe pour limiter les traces de notre passage.
Il est 14h, je décide d’entamer la remontée, avec cette chaleur elle va être transpirante, il fait 26 degrés dans la grotte, avec très peu de courant d’air. Même sans bouger on a chaud…
La progression se fait bien mais on a l’impression de sortir de la piscine tout habillé. Je reste en tête de puits pour m’assurer de la bonne mise en œuvre des consignes de sécurité. Ce n’est pas encore naturel pour eux de faire confiance au matériel, mais ça commence à venir.
Nous sortons vers 16h30, sous une petite pluie rafraîchissante.
Je félicite le groupe car je trouve qu’ils ont vraiment assuré durant toute la sortie. Ils ont un bon physique et un bon rapport poids puissance, ce qui est un très gros avantage en spéléologie.

Nous rentrons au village pour clôturer cette première semaine de stage. Ce week-end c’est repos, mais ça s’annonce mal, la pluie s’intensifie d’heure en heure. Nous restons coincés sous la bâche de la salle à manger pendant 2h. Nous décidons à bout d’un moment à retourner à la maison à pieds. Les rues du village se transforment en torrent, ça ravine la terre et les galets, les 10 min de marche ont suffi à nous tremper de la tête aux pieds.

La journée se termine par une bonne douche, comme à son habitude froide, mais ça passe bien avec la chaleur.

dimanche 28 janvier 2018

Haïti : quatrième jour

C'est dimanche, deux articles pour le prix d'un !


20/04 : 4e jour

Aujourd’hui journée en falaise, et plus particulièrement techniques de remontée sur corde. Après un gros petit déjeuner, j’attaque l’équipement de la falaise pendant que Jeff donne les consignes.
Les écarts de niveaux se font sentir, 5 ou 6 stagiaires sortent du lot.

J’ai pu commencer dans l’après-midi avec ce groupe les techniques de conversions et de passages de nœuds. C’est un réel plaisir de les former. Même si certains profitent de glander le plus possible, d’autres sont volontaires et demandent qu’à apprendre. Le rythme est assez soutenu, mais à 15h le groupe commence à fatiguer et je le comprends très bien. Quand la technique n’est pas parfaite, on s’épuise très vite dans ce genre d’exercice. Nous redescendons tranquillement vers le village pour terminer la journée.



David, un des stagiaires nous a montré sa maison sur le retour. Il vit avec sa famille dans une habitation extrêmement précaire, un mur à moitié détruit et des bâches pour couvrir le reste de sa maison, celle-ci a été rasé récemment comme beaucoup d’autres ici. Ça bouscule pas mal notre façon de vivre et surtout de réaliser la chance qu’on peut avoir de vivre en France ou dans un pays dit développé.



Ce soir Olivier est revenu accompagné de Serge, un spéléo photographe, reporter pour les magazines de montagne et surtout ceux de spéléo, un passionné avant tout comme beaucoup d’entre nous. J’ai souvent entendu parler de lui depuis que je fais de la Spéléo et là je le rencontre en vrai. Il est très sympathique et aime bien rigoler. J’aime beaucoup le personnage d’autant plus qu’il est également dans le milieu de l’éducation populaire comme moi. C’est un vrai baroudeur, Il revient à peine des deux mois d’expédition en Patagonie qu’il est déjà ici avec nous à Haïti ! Nous passons la soirée à discuter des explorations, voyages et expéditions spéléo de chacun autour d’un bon petit rhum.

Haïti : troisième jour

19/04 : 3e jour

Ce matin, je reçois un coup de fil d’Olivier qui est retourné à Port au Prince deux jours pour récupérer Serge, notre photographe : «bon, on a un souci, le maire du village de Port à Piment n’est pas au courant du stage il veut nous rencontrer ce matin à 9h et il n’est pas content ». Eliovil, nous accompagne Jeff et moi à la petite mairie du village, le maire nous reçoit dans un bureau digne de l’union soviétique. On a l’impression qu’on va subir un interrogatoire musclé.. Je vous rassure, ce n’est pas le cas. Je laisse Jeff prendre la parole pour expliquer la situation et les objectifs du stage de la fédération française de spéléo. Jeff s’en sort à merveille, et le brosse dans le sens du poil pour flatter son égo.

La journée continue et nous partons en direction de la grotte pour faire une traversée croisée avec Jeff. Grotte cactus – Marie Jeanne pour moi et le contraire pour le groupe de Jeff. Je commence à équiper le gouffre en évitant les énormes cactus (ça porte bien son nom), Eliovil se charge d’élaguer les grosses branches qui penchent au-dessus de ma tête pour les placer à l’extérieur du trou. Le but de l’exercice aujourd’hui est de mettre en application les techniques de descente en rappel en situation réelle. Je démarre la main courante dans une lunule au milieu d’un rocher afin d’atteindre l’arbre qui penche au milieu du vide. Je fractionne avec les deux broches et c’est parti pour 7 à 8 mètres plein vide. L’exercice est très long mais se déroule correctement, la mise en place du descendeur n’est pas encore acquise pour tout le monde. Nous retrouvons l’équipe de Jeff un peu plus bas dans les galeries, nous continuons ensemble les exercices sur un puits d’une dizaine de mètres, je me place en haut et Jeff en bas. Au bout de deux ou trois passages chacun nous regagnons la sortie comme prévue.





J’ai l’impression de me retrouver avec les rasta rockets haïtien de la spéléologie, ils sont vraiment très drôles. Même au bout de leur vie ils gardent le sourire et mettent la petite musique d’ambiance sur leur téléphone et même sous terre.

Je commence à prendre le rythme ici, les premiers jours furent assez difficile, le temps de supporter la chaleur, le décalage horaire et aussi les horaires des repas. Mon genou quant à lui se porte bien, il dégonfle de jour en jour et me fait moins mal, c’est une bonne chose car je craignais vraiment l’infection et l’immobilisation totale.


Encore une bonne journée qui prend fin !

samedi 27 janvier 2018

Haïti : deuxième jour de stage

Mardi 18/04 : 2e jour

Objectif du jour : savoir mettre un baudrier et maîtriser la descente en rappel.

Avant le brunch, nous expliquons aux stagiaires la mise en place et le réglage du baudrier. Nous les laissons expérimenter dans un premier temps et nous leur venons en aide ensuite. Nous privilégions une approche par tâtonnements plutôt que de longs discours, même si cette étape est nécessaire pour comprendre les règles de sécurité liées à la progression sur corde. Une fois l’exercice accomplie nous prenons le copieux petit-déjeuner, un mélange de polenta, avec du foie et des sardines, servi avec des ananas et de la pastèque. Pour ceux qui connaissent mes goûts culinaires je vous laisse imaginer mes grimaces. Mais bon il faut s’y faire le prochain repas n’est qu’à 18h, donc je mange la polenta avec mon café et les fruits laissant mes camarades se régaler avec le foie et la sardine…






On se reparti en deux groupes et nous nous dirigeons vers la falaise équipée par Olivier la semaine dernière. J’explique l’utilisation des longes sur une main courante/ligne de vie et je les laisse pratiquer sur le petit parcours installé par Olivier. Après deux ou trois passages, je me lance dans les explications sur le descendeur. Mon approche est la même qu’avec les enfants et ça marche plutôt bien, je leur montre la clé d’arrêt et c’est parti pour un tour sur le parcours avec cette fois ci une descente en rappel sur le plan incliné final.
                                                        

Le site est quant à lui magnifique, nous sommes à l’entrée d’une baume (grotte) qui surplombe le petit village de Port à Piment. Quelques chèvres viennent nous rendre visitent, profitant du porche de la grotte pour se protéger de la courte averse.
C’est sous le regard curieux d’une chouette, perchée sur son rocher, que nous continuons les exercices.


Après un long moment à refaire les ateliers, nous passons à l’épreuve finale de la journée. Le but étant de s’élancer sur une vire/main courante aérienne et descendre un rappel d’une dizaine de mètres plein vide. L’exercice à 2 mètres du sol c’est une chose, mais à 10 mètres s’en est une autre. Les plus téméraires se lancent en premier, je reste en tête de falaise pour m’assurer de la bonne mise en place du descendeur et pour les contre assurer en cas de problème. Je sens toute la terreur en eux, ça se voit physiquement, certains tremblent de peur accrochés à dix mètres de haut. Ils comprennent maintenant pourquoi on appelle la main courante ligne de vie ! Tous descendent avec appréhension mais dans l’ensemble l’exercice est assimilé. Ils me font, pour certains, quelques frayeurs en retirant la clé du descendeur et en oubliant de bloquer la corde avec la main droite. Mais globalement je suis satisfait et je sens qu’une cohésion de groupe se met en place. Ils encouragent le collègue qui descend et l’applaudissent une fois les pieds au sol.
Notons également au passage, que de ma position accrochée au-dessus du vide à observer les faits et gestes de chacun, je me suis pris une bonne averse tropicale sur la figure. N’allez pas croire que se fût déplaisant, bien au contraire, avec cette chaleur étouffante une petite douche était bienvenue !


Vers 16h nous plions bagage, nous retournons dans la petite cour du restaurant et je continu avec un cours de nœuds et quelques explications sur la formations des grottes et des chauves-souris. Mes explications sur les chauves-souris on surtout eu pour but de leur faire comprendre que ce mammifère volant n’est pas l’évolution de la souris, il m’a fallu 15 bonnes minutes pour les convaincre !!
«Mais Mr Alexandre…, je ne comprends pas, le papillon, c’est bien l’évolution de la chenille ??? » « Non les gars, ce n’est pas vraiment la même chose ! » c’est très dur de ne pas rire et de donner des arguments convaincants.

Un autre problème se pose également, ils sont tous très croyant (catholiques, témoins de Jehova, protestants…), forcement quand on parle de la création des grottes qui mettent plusieurs millions d’années à se former, ça remet en question la création de la Terre en 7 jours. Bref, ils ont commencés à se disputer en créole et on a préféré en rester là.

vendredi 26 janvier 2018

Haïti : premier jour du stage

Lundi 17 avril 2017 : premier jour du stage

Le petit-déjeuner (brunch du coup), n’étant qu’à partir de 9h, nous attaquons à 8h notre premier cours de la semaine : mettre un casque ! Ne rigolez pas, c’est un exercice pas évident ! La pédagogie est simple, on leur donne le casque et ils expérimentent. Ça marche plutôt bien. Une fois l’exercice assimilé, on se familiarise avec les lampes. Il arrive le temps de manger une bonne plâtrée de pâtes saucisses avec le café et le jus de fruits frais et nous partons visiter la grotte Marie Jeanne.


Marie Jeanne est une très belle grotte, c’est aussi la plus grande du pays. Elle est un peu exploitée par la mairie pour le tourisme, Eliovil est le guide principale. Nous faisons un bon tour dans la grotte afin de nous orienter et d’initier les stagiaires qui n’ont jamais mis les pieds sous terre. Tout le monde est à l’aise dans la progression, mais il fait une chaleur horrible dans cette cavité, la progression est fastidieuse et je cherche tant bien que mal à trouver les courants d’air pour me rafraichir. Ça change vraiment de nos grottes en France. Jeff souffre autant que moi, c’est vrai que ça change du réseau de la Pierre St Martin dans les Pyrénées où il fait très froid en règle générale.

  



Au bout de trois bonnes heures sous terre, le groupe se fatigue et nous fait comprendre qu’il est temps de sortir. A leur décharge, il est vrai qu’on se déshydrate très vite et nous n’avons pas assez d’eau pour rester plus longtemps. Le repas du matin étant bien loin aussi, nous décidons de faire demi-tour.

Topo simplifiée de la Grotte Marie-Jeanne :



Le Petit Renard à Mobylette, Saint Vallier, 14 Janvier 2018

  ** Diaporama et Compte rendu pour compléter le Making Off publié précédemment:

Heure d'entrée: Midi
Heure de sortie: 19h00
TPST: 7 heures
Profondeur: - 100 mètres

Participants : Alex, Denwal, Katia, Sybil, Sonia.

Après un démarrage difficile - réveil loupé, achat de piles en dernière minute, mal des transports... - nous voilà enfin partis pour Saint Vallier, où nous allons visiter le Petit Renard à Mobylette, en substitution à notre sortie sur l’Épave initialement prévue.
Objectif du jour: Formation équipement/déséquipement afin de rendre autonomes Sybil et Denwal pour leur prochaine sortie.

Devant la grille d'entrée, un crachin vient chuchoter à Alex qu'il est temps de mettre fin à ses précieuses explications et recommandations et accompagne Denwal dans sa mise en place de l’amarrage d'entrée de trou; ce qui nous pousse Sybil et moi à aller nous réfugier dans la voiture, jusqu'à ce que nous puissions commencer la descente. Katia elle, vêtue d'une Texer reste campée à l'entrée de la cavité.

Il est midi passé et j'ai déjà mangé plus de la moitié de mon casse-croute quand je déverrouille mon descendeur.

Les temps de réflexion nécessaires pour équiper de la meilleure façon les mains courantes et sorties de puits sont converties à ma grande satisfaction en séances de prises de vue, et mes deux compagnes d'exploration se révèlent mes alliées dans la mission de capture d'images :)

La descente du P70 est tout simplement splendide. Pendue au bout de ma corde, je tente quelques clichés à mi parcours : flous, forcement, étant donné les imperceptibles bien que réels mouvements liés à la loi de la gravité auxquels je suis soumise: balancier, rotation, yoyo...

Mais il faut se hâter car j’aperçois au fond du gouffre des volutes de fumée générées par Alex, frigorifié, qui s'est réfugié avec son camarade sous la couverture de survie pour se sécher à la chaleur d'une bougie artisanale.

Je ne reviendrai pas ici sur le passage de la chatière... le Making Off publié précédemment contenant des images suffisamment explicites à ce sujet :-)

Nous arrivons enfin aux abords du P30, et là, comme nous le présupposions, il y a effectivement pas mal d'eau. L'entrée de puits forme une bouche relativement étroite et arrosée dans laquelle il faudrait s'aplatir pour poursuivre. Denwal, fort d'indéniables talents d'architecte, édifie différents barrages d'argile afin de détourner le ruissellement de l'eau. Malgré son ingéniosité, nous restons tous indécis et nous perdons en tergiversations. Seule Katia poussée par la curiosité, franchira cet obstacle en éclaireuse, effectuant un aller-retour jusqu'à pouvoir observer le départ du puits.

On attaque la remontée dès sa réapparition.

Le réglage sur mesure de ma pédale optimise grandement mon rendement et me permet de gravir les mètres verticaux avec beaucoup plus d'efficacité (merci Alex), tandis que Sybil procède au déséquipement en fermant la marche.

Mon Dieu! 19 heures déjà... Comme d'habitude nous n'avons pas vu le temps passer. Notre expédition s'avéra plus chronophage que prévu mais en valait largement le coup. Voici donc comment une journée qui commença par une franche inertie se transforma en une sortie à la fois belle et formatrice. 

De retour au club dans nos équipements quasiment immaculés, nous serons dispensés de nettoyage cette semaine :-)

Sonia M

Diaporama:


jeudi 25 janvier 2018

Haïti : arrivée à Port à Piment

Dimanche 16 avril 2017 : Arrivé à Port à Piment

Nous attaquons cette journée par un copieux petit-déjeuner / brunch, dans notre hôtel de Port aux Princes.
Il faut s’y faire, ici à Haïti on mange le matin et le soir, donc on charge le petit déjeuner !

Nous quittons notre charmant petit hôtel de port au prince pour prendre la route vers Port à piment. La route se fait au rythme effréné d’Olivier, qui au volant du land Cruiser, connait toutes les subtilités de la conduite haïtienne et ça fait peur..
Nous traversons les différents villages qui bordent la route, le spectacle est le même partout, des maisons en ruines, des déchets et énormément d’arbres arrachés.. C’est cette partie de l’île qui a le plus souffert du cyclone Mattheus en octobre 2016.
Au bout des 6h de route nous arrivons enfin dans ce petit village côtier. Nous garons la voiture au milieu du village et nous laissons Olivier négocier les prix pour les hébergements.. Pas simple apparemment car ici malgré la grande pauvreté ambiante, la nuit à hôtel est hors de prix (entre 50 et 100 dollars américains).
Après une bonne heure de recherche, Olivier revient avec le sourire ! Il a trouvé un prix correct pour le budget du stage.

Le village quant à lui est presque indescriptible, on se croirait dans un village qui a subit la guerre, beaucoup de maisons sont encore en ruines et pour les autres en partielle reconstruction. Quelques maisons dont notre hébergement ont pu être reconstruite entièrement, mais ça reste vraiment impressionnant et les conditions rudimentaires. On peut néanmoins imaginer la beauté du village avant sa destruction, certaines maisons sont très colorées et de nombreuses peintures sur les murs parlent de paix et de Dieu.



Cependant malgré la pauvreté et les paysages déchiquetés, les habitants sont très agréables et souriants. Ils sont vraiment gentils et tous bien habillés. Nous avons assisté à un match de foot qui a réuni une bonne partie du village avec une ambiance musicale et détenue. Un petit groupe d’enfants est venu pour jouer avec nous, leur objectif était de nous toucher sans se faire voir.

Ce weekend c’est pâque, toute la ville est sur son 31, apparemment c’est la fête la plus importante du pays, car ici la religion principale est le catholicisme et cette fête correspond à la résurrection du Christ.

Après nos déambulations dans les petites ruelles de terre de port à piment, nous accueillons nos stagiaires. Ce fut un grand moment épic, ils sont arrivés en moto, équipés de protections de la tête aux pieds, ce qui est exceptionnel car ici tout le monde roule sans casque. Le plus drôle arrive, avant le repas, je leur ai posé la question pour savoir pourquoi ils étaient là, et forcément ils ne le savent pas : «on nous a dit de venir c’est tout ! » quelques-uns connaissaient Mr Olivier, et « Mr Olivier va dans les grottes, on veut voir ! ». Certains sont très intimidés, ils n’ont jamais parlé à des blancs. Pour d’autres c’est une semaine où il y a à manger tous les jours, ils m’impressionnent avec leurs assiettes pleines à ras bord. D’autres encore découvrent une chambre d’hôtel plus que rudimentaires pour nous mais grand luxe pour eux, certains découvrent carrément les toilettes…

Quatre ou cinq d’entre eux sont déjà guide dans la grotte Marie Jeanne dont Eliovil, l’homme de confiance d’Olivier, mais la plupart des participants sont agriculteurs, ébénistes ou éleveurs. Ils y a aussi trois étudiants en agronomie. Quelques-uns parlent à peine français.



En ayant en tête tous ces éléments, il va falloir vraiment adapter notre pédagogie si on veut se faire comprendre, il faudra donc oublier les grands discours et aller directement à la pratique. A noter également, qu’ils ne diront jamais qu’ils n’ont pas compris, ce qui peut poser problèmes en spéléologie.

C’est donc avec toutes ses infos et après un bon repas que nous partons nous coucher.

mercredi 24 janvier 2018

Expé à Haïti : top départ

Bonjour à tous,

Je devais créer cet article depuis un moment, mais le planning et les divers projets m'ont accaparé. 

Voici donc, comme promis les comptes rendus de mon séjour spéléo à Haïti en avril 2017 dans le cadre de l'Ecole Française de Spéléo. Je publierai à hauteur d'un article par jour sur le blog...


Petit retour en arrière :

C'est en 2016, grâce à Mary-Annick que je rencontre Olivier Testa lors d'un week-end spéléo (évidement) dans le Vaucluse. Je connaissais ce spéléo via différents articles dans les magazines de spéléo et sur les réseaux sociaux, notamment grâce à sa découverte des crocodiles oranges dans les grottes du Gabon (c'est pas une blague, ils existent vraiment !). Je vous laisse chercher sur le net !

Au fil des conversations, il me raconte ses différentes expéditions et en particulier celles à Haïti où il a fait de nombreuses découvertes et rencontres avec les locaux.
A vrai dire, c'est en partie grâce à lui que je me suis relancé dans le parcours du monitorat de spéléo, de suite après ce super week-end.

C'est donc en décembre 2016 que je vois passer une annonce de la Fédé précisant qu'ils cherchaient deux volontaires pour organiser un stage de formation à la spéléologie en direction des Haïtiens pendant 2 semaines en avril. Je vous laisse deviner la suite, ma candidature est acceptée !!

Après de nombreux échanges avec les différents acteurs du stage, nous voilà parti à l'aventure. 


Jour 1 : départ de Nice, samedi 15 avril 2017

Après un réveil difficile, suite à une nuit assez courte, ne me demandez pas pourquoi, Jonathan m’accompagne à l’aéroport de Nice à 5h30 du matin.
Un café avalé rapidement avec mon chauffeur matinal et c’est parti pour de longues heures dans les aéroports. Après les différents contrôles et une heure trente de vol, je retrouve Jeff à Paris, en porte d’embarquement pour Atlanta, nous faisons rapidement connaissance et nous filons dans notre avion. Nous ne sommes malheureusement pas placés à côté, mais les nombreux films proposés sur nom écran numérique me permettent de faire passer le temps plus rapidement.

 L’image contient peut-être : avion, ciel et plein air
Aéroport de Nice, le départ

Nous arrivons aux États-Unis et passons les contrôles sans encombre. Comme prévu nous prenons la navette pour l’hôtel. Une première pour moi aux USA, c’est un peu comme dans les films, au final nous sommes tellement imprégnés par la culture américaine, que c’est à peine dépaysant. Tout est gros ici, les voitures, les routes, la nourriture servi en grande quantité et même la plupart des gens. Au début, j’avais peur de ne pas comprendre l’accent américain mais dans l’ensemble je m’en suis plutôt bien sorti. Les 6h de décalage horaire ont eu raison de nous, après un gros repas à l’américaine, nous partons nous coucher à 20h.

L’image contient peut-être : 1 personne, boisson et intérieur
Atlanta avec Jeff


Comme convenu, Olivier nous a récupéré à l'aéroport de Port aux Princes pour nous emmener à notre hôtel. 
Ce soir nous avons fait notre première immersion avec les locaux, dans les rues il n'y a pas un touriste. Les haïtiens sont très agréables et souriants. Rien à voir avec toutes les mises en garde du site de l'ambassade concernant les problèmes de sécurité, on se sent bien dans les rues. Mis à part les gardes lourdement armés qui entourent notre hôtel, le reste semble complètement calme.
La pauvreté est bien présente dans les rues, on voit encore les traces des différentes catastrophes qui ont marquées le pays.

À l'apéro, Oliver nous briefe sur l'organisation des deux semaines, ça va être vraiment chouette et beau programme en perspective ! De la Spéléo, du canyon et de la prospection sur une zone non explorée. Et des canyons à ouvrir aux alentours.
Connaissant le potentiel de la résurgence en bas du plateau, 1m3/s à l'étiage et pouvant atteindre 20m3/s à la saison des pluies, avec une eau émeraude, ça motive pour trouver la cavité qui va nous mener au collecteur ! En février, une première équipe de plongeurs a parcouru le siphon sur les 500 premiers mètres, mais faute de matos, ils se sont arrêtés sur une conduite forcée de 30 mètres de diamètre qui continu vers le noir... en voyant les photos ça laisse rêveur...

Le stage s'annonce donc bien. L'objectif principal est surtout que les participants prennent du  plaisir dans ces activités afin d'aller plus loin dans les explo. 
Il y a encore beaucoup d'incertitudes sur l'organisation et la logistique car ici les haïtiens vivent sur un rythme complètement différent du nôtre, on n’est jamais sûr de rien et il faut s'attendre à tout avec eux ! Mais en tous cas ils sont vraiment sympas.

Nous avons terminé la soirée par une bonne découverte des plats locaux, (épicés comme j'aime) et de la bière locale. L'ambiance est détendue et on sent bien l'atmosphère créole avec la musique et le côté tranquille tranquille qui règne ici.
L'hôtel, quand à lui, est très classe comparé à notre hôtel "cheap" d'Atlanta et à la pauvreté du reste de la ville.

Demain nous prenons la route de Port à Piment, 6h de 4x4 nous attendent pour rejoindre le petit village côtier au pied du massif de Macaya, au sud-ouest de l'île. J'ai hâte d'y être et de découvrir le reste !
Mon binôme, Jean François, alias Jeff est très sympa, il a plein de choses à raconter sur ses expériences de spéléo dans les Pyrénées. En tous cas, je pense que notre club des magnans sera le bienvenu pour explorer la Pierre Saint Martin prochainement ;-)




Aven du Col de Cavillore

Dimanche 21 janvier 2018 :


Aven du col de Cavillore avec les jeunes Magnan's
TPST : 5 heures
Participants : Katia, Mariana, Thomas, Goran, Mathias et Alex VDK




Très belle journée pour faire de la spéléo et surtout faire une belle marche d'approche. Rendez-vous à 8h30 au club pour préparer le matériel de la journée. Chaque jeune est maintenant autonome sur la préparation de son équipement individuel et presque sur sa mise en place. 

Nous attaquons la marche d'approche sous un superbe panorama ensoleillé de la côte d'azur, de quoi rendre jaloux nos amis nordistes !



Après 40 min de crapahut et d'initiation à la lecture d'une carte IGN, nous atteignons enfin l'entrée de la cavité. Nous nous équipons sous les regards curieux des randonneurs du dimanche venus se balader sur le plateau de Cavillore, non loin de Gourdon, qui culmine à environ 1000 mètres d'altitude. 

Pendant que j'équipe les premiers puits, nos apprentis spéléo entament leur pique-nique et révisent les notions de base du descendeur.





Aujourd'hui, la thématique est verticale, avec beaucoup de descentes en rappel (et de remontées) avec passages de déviations et de fractionnements, à l'aller et au retour. Avec des puits allant de 10 à 20 mètres qui s’enchaînent les uns derrières les autres.

Exercices menés avec succès par l'ensemble des participants ! 



Il fait encore jour quand nous sortons du trou, nous reprenons le chemin vers la voiture sous un magnifique couché de soleil sur l'Esterél. Pour le retour nous passons par le col ouest, afin de montrer à nos jeunes l'entrée du Sans Pascal et surtout d'inspecter la zone pour retrouver un mini kit perdu lors d'une précédente sortie. Malheureusement le mini-kit de Sybil est toujours porté disparu...




Le retour se fait en chanson et dans la bonne humeur... 
Certains auront des courbatures aux cuisses et aux bras !

Merci aux participants et à très vite !
Alex

samedi 20 janvier 2018

Le Petit Renard à Mobylette - Making Off

Participants: Alex, Denwal, Katia, Sybil, Sonia
Date: 14 Janvier 2018

Une douzaine de minutes pour illustrer notre sortie au Petit Renard à Mobylette - qui a supplanté le plan initial de l'Epave, au grand damn de Guy... Mais qui a en contrepartie permis le tournage de certaines séquences plutôt cocasses :)

Chapitre I - Pédagogie (minutes 1 à 4):
Équipement, Amarrage, Entrée de puits.

Chapitre II - Technique thématique (minutes 5 à 8 ):
Etroiture en V, Chatières, chacun son style...
ps: vous avez le droit de vous moquer.

Chapitre III - Interviews (minutes 9 à 12):
Par une journaliste-youtubeuse qui fait à la fois les questions et les réponses...

A venir: 
- Les photos, courant de semaine prochaine. Vous ne serez pas déçus :)
- Le CR, qui - j'espère le dire sans trop m'avancer, sera écrit de la main du "Maître".

Bon visionnage!

jeudi 18 janvier 2018

Aven Saint Marcel, Ardèche - 4 Janvier 2018

Heure d'entrée sous terre : 11h00
Heure de sortie : 22h00
TPST : 11 heures
Déroulé : 4km (8km aller-retour!!)
Profondeur : +/- 60 mètres

Participants : Alex, Denwal, Katia, Perrine, Sonia

NB: Cavité à accès réglementé. Réservation obligatoire.


Rentrer dans le Saint Marcel, c'est un peu comme pénétrer dans un château... Grande grille en fer qui s'ouvre devant une immense allée souterraine, où il convient de marcher vouté, comme un signe de respect par rapport à la majesté du lieu. 
Puis un couloir immense, que dis-je un couloir, un tunnel, une autoroute... une péninsule !! Ah pardon, je m’égare ;)
Dans un premier temps on déambule à travers la partie aménagée pour les visites touristiques, avec son lot de marches, rampes, échelles, éclairages... S'ensuit le secteur scientifique doté de quelques dispositifs et divers capteurs.

Conformément au reportage "C'est pas sorcier" visionné la veille (très bien d'ailleurs! n'hésitez pas à demander la référence à Alex) on peut repérer les coupes gouges indiquant le sens de circulation de l'eau durant la crise de salinité messinienne correspondant aux assèchements successifs de la mer Méditerranée il y a 5 à 6 millions d'années, ce qui a permis d'établir l'ordre de formation des différents réseaux.

Et puis on marche, on marche, on marche encore... Bref, de la randonnée sous terre. C'est bien simple, on a déroulé 8 km aller retour!!

Au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans les différentes galeries, nos pas sont récompensés par les trésors concrétionnaires et la flore minérale qui foisonnent sous nos yeux ébahis! Étant donné la longueur du parcours, ce jour là, je conclus le marché suivant avec mes stratèges d'acolytes: on marche sans s'arrêter jusqu'au bout, et on fait les photos sur le retour. J'accepte cette proposition honnête et sensée qui en sus me permet de gérer l'utilisation de la batterie de l'appareil photo, et de mitrailler aux meilleurs endroits :)

Vous n'en serez sans doute pas surpris, techniquement rien de bien spécial, à part.... le Toboggan !! qui à l'inverse de ce que son nom pouvait laisser supposer n'a rien de ludique... et qui - Oh tragédie, mystère cauchemardesque inexpliqué - glisse en montée mais pas en descente ?!?! 

A l'aller il s'agit de remonter le Toboggan. Perrine me talonne sur la même corde. Je passe la  corde à tribord de ma cuisse droite: Avec la tension créée par ma l'aguerrie spéléo qui me suis de prés, ça me vrille, me décolle le crawl et me plaque le bassin à la paroi. Alors je tente la position "corde entre les jambe"  mais je suis courte sur pattes et je me retrouve à cheval sur la corde qui redessine ma séparation naturelle... ce qui est d'un inconfort sur lequel je vous passe les détails ici !
- Perrine: "Ça va Sonia?"
- Sonia: "Bah tu vois, si je pouvais choisir un super pouvoir à cet instant, je prendrais la télé-transportation !!
 
Nous arrivons tout de même au bout de ce long calvaire, qu'il faudra fatalement franchir à nouveau, dans l'autre sens, soit en descente - "heureusement"  pensons-nous naïvement - ce qui devrait nous permettre une revanche facile sur cet obstacle... Que nenni !! La corde épaisse, vieille et pleine d'argile ne glisse pas du tout... J'aurais du faire un zéro! Je me retrouve à faire peser tout mon poids ainsi que celui du kit au fond du baudrier, à pousser sur la corde pour la faire ravaler tant bien que mal par le descendeur et pratiquement à devoir rebondir sur place pour pouvoir descendre de quelques malheureux centimètres... 
En résumé extrêmement long et fastidieux à monter; encore pire à descendre. 
Il convient de rajouter que malgré un dénivelé net relativement faible, l'enchainement quasi permanent de mounta-cala à fait exploser le dénivelé cumulé et nous en a mis plein les guiboles. Sur les deux dernières heures, j'avoue avoir mal aux orteils dans mes chaussures trop rigides. Mais ça m'est égal, je suis heureuse, j'ai plein de photos dans la boîte :) 
Assez râlé! Si on devait ne retenir qu'une chose: une magnifique sortie dont j'ai échantillonné quelques sublimes souvenirs dans le diaporama de 3min.40sec. ci-joint.

Bon visionnage!

mercredi 17 janvier 2018

Trailer Aven de Saint Marcel - 4 Janvier

Ladies and Gentlemen!

En avant-première pour vous ce soir, voici la bande-annonce du deuxième et dernier volet de notre expédition ardéchoise, pour vous émoustiller :




Qu'avons nous découvert le 4 Janvier 2018 dernière cette grille... au bout de cette corde... telle est la question brûlante qui vous taraudera et vous empêchera de dormir cette nuit. Le suspens est à son comble...!

La réponse en diaporama bientôt sur vos écrans.

A suivre...

samedi 13 janvier 2018

L'Aven de Noël: comment bien commencer l'année en Ardèche

Date : 3 Janvier 2018
Heure d'entrée : 10h30
Heure de sortie : 19h30
TPST : 9h
Profondeur: -150 mètres
Participants: Alex, Denwal, Katia, Sonia

NB: A visiter en hivers, car la présence de CO2 est fréquente.

Voici un bref résumé de la première excursion de notre séjour en Ardèche, dans l'Aven de Noël, cavité à accès règlementé, grand classique de la région, vous comprendrez pourquoi en découvrant les photos, dans le diaporama de 5 minutes ci-dessous pour lequel j'ai retenu pas moins de 90 photos...

Pour préserver un tel bijou, l'autorisation doit être demandée au préalable en communiquant les No de licences pour pouvoir y pénétrer. Pour l’anecdote, pas de pipi dans la cavité, "tout" doit être remonté.
Notre séjour fut grandement facilité grâce à Katia, que nous remercions encore chaleureusement, qui nous a permis d'être logés gratuitement à proximité des grottes; et bien sûr Alex et sa casquette de G.O. qui lui va si bien!


En quelques mots:

Sur la magnifique route qui traverse la campagne ardéchoise, entre Bourg Saint Andéol et Bidon, nous sommes escortés à l'abord de la ferme du Mazet par deux beaux chiens jusqu’à l'entrée du trou. A noter que l'équipement en s'amarrant à l'arbre (et non directement à l'échelle) nous force à rajuster la première corde, mais rien de grave.

Ordre de passage: Denwal pour équiper, suivi d'Alex pour les derniers réglages, viennent ensuite Sonia (et l'appareil photo) puis Katia qui ferme la marche!

Topologiquement parlant, c'est d'emblée un étroit P31 suivi d'une petite main courante et d'un ressaut de quelques mètres qui donnent accès à l'immense et vertigineux puits en entonnoir de 90m qui garanti de belles sensations !!
Pour ma part je garde un excitant souvenir de ce P90, mon plus profond puits à ce jour; aussi bien à la descente, en apesanteur dans le vide, en fil d’araignée pour le dernier tiers; qu'à la remontée, coupée en 3 par 2 fractios, que j'effectue en 50 minutes avec pour la première fois un kit en ceinture (mi-kit... pardon) sans doute un record de lenteur!

Ensuite c'est la galerie principale (d'un développement approximatif de 650m, diamètre moyen supérieur à 10 m et certains plafonds à plus de 30m) à partir de laquelle s'articulent plusieurs autres galeries, toutes aussi spacieuses et magnifiques les unes que les autres.

De grands volumes (salles, galeries, cheminées...)
De superbes concrétions multicolores (oui, j'étais sobre!!) à n'en plus finir s'enchaînent sans temps mort du micro au macro (piliers, fleurs de gypse, excentriques, fistuleuses, cierges, gours secs...)
Au sol, gravier, galets, sable, aiguilles et argile (un peu quand même...) rappelant les coraux, algues et éponges des fonds sous-marins.
Au plafond, des cratères, des éclairs, des étoiles rappelant la voute céleste.
Oui, je suis toujours sobre...!!

Il y avait même un cimetière de chauves-souris et un squelette de chauve-souris fossilisé (cf. dernière photo du diaporama).
On ne sait pas où donner de la tête ! (ni de l'appareil photo)
Le tout que l'on peut parcourir quasiment toujours debout, ce qui permet de garder ses forces intactes pour la remontée du P90.

A la sortie, le P90 créant un échelonnement de fait, une petite heure sépare la première (moi) des derniers (qui déséquipent) mais il fait bon et la voiture est à proximité. Je profite de ce moment pour livrer mes premières impressions à chaud, concernant cette sortie qui me laisse un souvenir impérissable, dans une interview de 40 secondes rapportée ci-dessous:


Épilogue: De retour à l'appart' et une fois douchée, j'ai mis mes dernières énergies dans la préparation d'un bon plat de lasagnes maison qui j'espère aura ravi tous les convives... car les Spéléos, ça mange !!

Sonia M

Topo de l'aven de Noël

Fiche d'équipement de l'aven Noël :

Source : arspan.fr

mercredi 10 janvier 2018

Aven du Sans Pascal - pour clore l'année en beauté !

Aven du Sans Pascal - pour clore l'année en beauté !
30 Décembre 2017


Participants: Alex, Denwal, Katia, Sonia


Départ Magnan : 9h30
Heure d'entrée : 11h30

Premier binôme - Denwal, Sonia
Heure de Sortie : 22h30
TPST : 11 heures
Profondeur : - 200 mètre

Deuxième binôme - Alex, Katia
Heure de sortie : 23h30

TPST : 12 heures
Profondeur : - 283 mètres





Il faut dire qu'aller au Sans Pascal est une sortie mythique quand on est un "Magnan".
Cette cavité, découverte par Renaud à l'époque, et comme son nom l'indique, sans Pascal (demander aux anciens pour l'histoire avec un grand H) a donné beaucoup de fil à retordre aux explorateurs pendant des années avant d'avoir accès à l'ensemble du réseau dans les conditions actuelles.
C'est une cavité très intéressante sur le plan technique, qui rassemble l'ensemble des configurations qu'un spéléo se doit de connaitre pour progresser en toutes circonstances (puits, méandres, vire, pendules...) et surtout beaucoup, beaucoup d'argile... ce qui donne parfois l'impression d'évoluer dans un pot de Nutella
C'est donc en cette fin d'année, après avoir fait mes armes sur finalement assez peu de cavités, ayant été initiée en Juillet, et fraichement licenciée, que je me lance à l’assaut du Sans Pascal!



Pour annoncer la couleur, la marche d'approche de 20-30 minutes sur un sentier en lacets raides met tout le monde d'accord et donne bien chaud.

Durant la première partie de l'explo, on enchaine une série de puits (dont le puits Yahoo) atteignant jusqu’à 30 mètres et de vires assez ardues pour la néophyte que je suis (dont le Cliffhanger, dont la corde fut changée dès l'aller). On arrive ensuite au lac, en réalité une belle grosse flaque ambitieusement baptisée ainsi, qui se trouve à -130 mètres, et on poursuit jusqu'au Camp, situé lui a -200 mètres, encore équipé de quelques casseroles, de matériel de désob. et de brosses bien utiles pour nettoyer ses bloqueurs pleins d'argile dans une petite retenue d'eau naturelle. C'est là que nous prenons notre repas, après déjà plus de 4 heures de progression.

Il est environ 16h quand le quatuor se scinde après avoir repris des forces: Alex emmène Katia, avide de découvertes, plus loin. Alors que Denwal et moi choisissons d'entamer la remontée.

Alex et Katia descendent le puits du Chameau pour aller explorer la partie aval et rejoignent finalement la rivière qu'ils longent sur une centaine de mètres avant de faire demi-tour, après la salle du Crétacé située à -290 mètres, pour remonter vers le Camp où ils nettoient leur matériel comme bon se doit. Leur excursion supplémentaire aura duré 2 heures environ.


A ce même moment Denwal et moi nous trouvons à environ un tiers de notre remontée. Denwal à récupéré la corde usée du Cliffhanger au passage, et nous continuons notre ascension tranquillement en reprenant un peu de carburant sous forme d'une barre de céréales, avant de grimper le puits de 30 mètres.
Plus tard au sortir du puits du saucisson, je lève les yeux et j’aperçois des étoiles en haut du dernier puits de 9 mètres... bientôt la sortie! Denwal récupère les sacs de vêtements secs en bas du premier puits et sors vers 22h30 avec pas moins de 6 sacs au bout de sa ceinture.



En attendant le deuxième binôme, on se change et on rassemble quelques brindilles pour faire un feu. Finalement, à peine une grosse heure plus tard, le deuxième binôme nous rejoint sous la voute étoilée d'un ciel parfaitement dégagé. En totale opposition avec le Calernaum, il fait bon et il n'y a pas de vent.

Je suis certaine que vous connaissez tous la prochaine étape...? La marche retour!! mais ça passe quand même mieux en descente qu'en montée

Ci-dessous la vidéo avant/après, sans hélas d'image sous terre car vous l'aviez compris, nous n'avions pas d'appareil photo... Il faudra donc que vous alliez voir de vos propre yeux ! (et jambes et bras...!!)




Sonia M

Gourdon en contre-bas
La fine équipe
Monsieur le guide
Entrée de la cavité
On s'équipe
Un sourire qui en dit long !

La gadou, la gadou...
Même pas fatiguée ;)