Dimanche 16 avril 2017 : Arrivé à Port à Piment
Nous attaquons cette journée par un copieux petit-déjeuner /
brunch, dans notre hôtel de Port aux Princes.
Il faut s’y faire, ici à Haïti on mange le matin et le soir, donc on
charge le petit déjeuner !
Nous quittons notre charmant petit hôtel de port au prince pour
prendre la route vers Port à piment. La route se fait au rythme effréné
d’Olivier, qui au volant du land Cruiser, connait toutes les subtilités de la
conduite haïtienne et ça fait peur..
Nous traversons les différents villages qui bordent la route, le
spectacle est le même partout, des maisons en ruines, des déchets et énormément
d’arbres arrachés.. C’est cette partie de l’île qui a le plus souffert du
cyclone Mattheus en octobre 2016.
Au bout des 6h de route nous arrivons enfin dans ce petit village
côtier. Nous garons la voiture au milieu du village et nous laissons Olivier
négocier les prix pour les hébergements.. Pas simple apparemment car ici malgré
la grande pauvreté ambiante, la nuit à hôtel est hors de prix (entre 50 et 100
dollars américains).
Après une bonne heure de recherche, Olivier revient avec le
sourire ! Il a trouvé un prix correct pour le budget du stage.
Le village quant à lui est presque indescriptible, on se croirait dans
un village qui a subit la guerre, beaucoup de maisons sont encore en ruines et
pour les autres en partielle reconstruction. Quelques maisons dont notre
hébergement ont pu être reconstruite entièrement, mais ça reste vraiment
impressionnant et les conditions rudimentaires. On peut néanmoins imaginer la
beauté du village avant sa destruction, certaines maisons sont très colorées et
de nombreuses peintures sur les murs parlent de paix et de Dieu.
Cependant malgré la pauvreté et les paysages déchiquetés, les
habitants sont très agréables et souriants. Ils sont vraiment gentils et tous
bien habillés. Nous avons assisté à un match de foot qui a réuni une bonne
partie du village avec une ambiance musicale et détenue. Un petit groupe
d’enfants est venu pour jouer avec nous, leur objectif était de nous toucher
sans se faire voir.
Ce weekend c’est pâque, toute la ville est sur son 31, apparemment
c’est la fête la plus importante du pays, car ici la religion principale est le
catholicisme et cette fête correspond à la résurrection du Christ.
Après nos déambulations dans les petites ruelles de terre de port à
piment, nous accueillons nos stagiaires. Ce fut un grand moment épic, ils sont
arrivés en moto, équipés de protections de la tête aux pieds, ce qui est
exceptionnel car ici tout le monde roule sans casque. Le plus drôle arrive,
avant le repas, je leur ai posé la question pour savoir pourquoi ils étaient
là, et forcément ils ne le savent pas : «on nous a dit de venir c’est
tout ! » quelques-uns connaissaient Mr Olivier, et « Mr Olivier
va dans les grottes, on veut voir ! ». Certains sont très intimidés,
ils n’ont jamais parlé à des blancs. Pour d’autres c’est une semaine où il y a
à manger tous les jours, ils m’impressionnent avec leurs assiettes pleines à
ras bord. D’autres encore découvrent une chambre d’hôtel plus que rudimentaires
pour nous mais grand luxe pour eux, certains découvrent carrément les
toilettes…
Quatre ou cinq d’entre eux sont déjà guide dans la grotte Marie Jeanne
dont Eliovil, l’homme de confiance d’Olivier, mais la plupart des participants
sont agriculteurs, ébénistes ou éleveurs. Ils y a aussi trois étudiants en
agronomie. Quelques-uns parlent à peine français.
En ayant en tête tous ces éléments, il va falloir vraiment adapter
notre pédagogie si on veut se faire comprendre, il faudra donc oublier les
grands discours et aller directement à la pratique. A noter également, qu’ils
ne diront jamais qu’ils n’ont pas compris, ce qui peut poser problèmes en
spéléologie.
C’est donc avec toutes ses infos et après un bon repas que nous
partons nous coucher.
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