mardi 14 mars 2017

Aven du Col de Cavillore

Le 12 mars 2017
Participants : Dgé, Sybil, Alex
TPST : plus ou moins 5h…


C’est sous un magnifique soleil annonçant le printemps que nous prenons la route en direction de l’aven du Col de Cavillore. Très gros contraste avec le week end dernier où la neige, le vent et le froid nous pressaient à se changer et à rentrer sous terre (ou à rester au chalet…). Nous avons choisi cette cavité dans un but purement pédagogique. Sybil, enviant la rapidité de progression de Jo à l’équipement m’a demandé de l’initier à cet exercice. Mon choix s’est donc arrêté à cette cavité car elle est assez simple mais demande un minimum de réflexion, de plus la configuration de la cavité me permet d’intervenir rapidement en cas de besoin. Aujourd’hui aucun objectif de profondeur mais juste de la manip de corde et de la logique.



Rendez-vous assez tardif au club, faut pas déconner, c’est dimanche ! Nous préparons les cordes et les sacs et nous voilà en route vers Gourdon.
Début de la marche d'approche
Repas au soleil

Après une bonne demi-heure de marche en montée nous arrivons à l’entrée de la cavité, petite pause déjeuner au bord du trou, avec le soleil qui vient nous caresser les joues et une vue absolument magnifique sur la côte d’Azur.


Le temps de manger, de réviser les nœuds, c’est parti pour la première de Sybil à l’équipement. On cherche, on s’interroge, on m’interroge, on sert les plaquettes, on fait le nœud et hop on est en bas du premier puits. Durant la durée de l’opération Dgé en a profité pour faire une petite sieste au soleil bien mérité. Pas de secret pour cette journée, le but n’étant pas la vitesse mais l’apprentissage. Notre jeune spéléote se prête au jeu avec une belle détermination. Rien à signaler à part la chute d’une quinzaine de mètres du mini kit de Sybil, ça devient une habitude je crois bien… J’espère sincèrement que le syndicat des kits spéléo ne déposera pas plainte contre elle pour toutes les insultes proférées et maltraitances subits durant ces dernières sorties, car le dossier ne cesse de grandir ! 

En tête de puits en action

Après trois puits descendu, Sybil me cède sa place, la suite de la cavité étant déjà équipée nous poursuivons notre chemin. J’en profite au passage pour ajuster l’équipement en place, histoire de répondre au thème de la sortie. 

Dgé, décide de remonter plus tôt, tandis que Sybil et moi continuons la progression quelques puits plus bas. Nous sortons de la cavité vers 17h, le soleil se cache un peu derrière les nuages mais la température reste agréable pour se changer. Nous redescendons tranquillement en papotant jusqu’à la voiture.

Sortie fort sympathique, pleine de bonne humeur…

Un pas en avant supplémentaire pour Sybil, bravo !

Alex













lundi 6 mars 2017

Aven de la glacière


Sortie du 4 mars 2017
TPST : 5h30
Participants : Dgé, Alex, Denwal, Sybil



Nous avions tous envie de nous dégourdir les jambes en cavité, Alex a donc proposé la sortie de la glacière…Rendez-vous à 8h au club. Nous rejoignons donc Alex et Dgé avec Denwal...il pleut très fort ce matin. Nous préparons les affaires, et nous partons direction la moulière.

Avant de rentrer dans l'aven, nous nous sommes arrêtés au chalet de Dgé, situé juste à côté, afin de boire un petit café chaud gentiment concocté par Dgé. J'étais très contente, car je n'avais jamais vu le légendaire chalet ! Très chaleureux, accueillant, propices aux méditations et aux soirées d'hiver que l'on devine chaudes et animées. Nous mangeons tous un peu, puis nous reprenons la route.
Il y a de la neige tout autour, mais la progression en voiture se fait sans encombre jusqu'au trou... Cependant, il fait terriblement froid ! (Quel contraste avec la semaine dernière où il faisait si chaud et où nous sentions vraiment le printemps). Nous nous changeons le plus rapidement possible, et nous parvenons à l'entrée de la glacière, entourée de neige et nous-mêmes à moitié gelés.

L'entrée de la cavité est absolument magnifique. Très glissante à cause de la neige, mais sublime avec sa mousse verte parsemée de blanc et ses rivières de glace contre les parois, très impressionnantes, dans l'entrée. Nous progressons sans encombre jusqu'à la petite étroiture avant le ressaut de 4-5 mètres. Devant l'entrée du premier méandre, une immense stalactite de glace se trouve juste devant l'entrée, comme un gardien incongru et semble sortir du sol on ne sait comment. Denwal et Dgé ont dû le déplacer (pas facile, étant donné l 'envergure de la colonne qui devait m'arriver à la poitrine) de peur que celle-ci bouche l'entrée ou nous tombe dessus si d'aventure il lui arrivait de fondre. Nous continuons ensuite notre chemin.

Les passages se font tranquillement pour ma part. Je passe étroitures et méandres sans trop de difficultés (et j'ai toujours une petite pensée pour Paul qui m'a toujours dit « réfléchis avant de passer une étroiture » et « pense 3D ». Grâce à ses conseils avisés, je m'en sors toujours sans vraiment forcer). Idem pour les ressauts, jusqu'au puit chatière. Descente de celui-ci, ensuite l'autre. Tout se fait sans difficultés (mais je progresse aussi sous l'œil bienveillant de Dgé). Arrivée au grand puit, je m'équipe et me lance...le puit est magnifique. Assez impressionnant... (Même si je suis descendue dans le grand P.70 la semaine dernière, je tremblouillone). Je descends doucement. Alex et Denwal attendent patiemment dans le « salon ». La cavité est humide, et il me pleut dessus pendant la descente. Puis Dgé nous rejoint.

A l'entrée du prochain puit, nous constatons tous qu'il y a beaucoup d'eau. De crainte de fonte, de crue ou de pluie trop mouillante, nous décidons de monter jusqu'au câble, et de faire la galerie des lacs.

Premier passage difficile pour moi : j'ai horreur des vires. Mais Alex et Dgé sont patients. Alex m'attend au bout, ce qui me rassure. J'avance doucement en me concentrant sur mes mouvements pour ne pas trop mouliner. Je suis suivie par Dgé et Denwal, beaucoup plus rapides.

Nous progressons dans les méandres qui constituent la galerie afin de voir « le trou de la sécu » avant de se diriger vers les lacs. Ceux-ci sont très jolis, un peu boueux, la calcite de la roche est très variable, râpeuse, inégale et biscornue, comme des récifs effilés proliférant. J'ai vraiment l'impression de traverser « les entrailles » de la terre. Il faut grimper, se hisser, se glisser dans les boyaux et les étroitures...le paysage est très labyrinthique, offre de faux multiples passages, et s'ouvre sur de nombreuses artères. Il ne faut donc pas s'égarer ! Le puit (« trou de la sécu ») est très impressionnant. Très lisse, en contraste avec les méandres traversés. La calcite est très ronde, et on dirait que des coulées de boue ont coloré le trou et façonné la roche. Nous nous arrêtons un peu. Denwal reprends des forces avec une pizza, et Dgé me raconte alors son fameux « tullax ». J'ai marché comme une gamine de cinq ans, et j'ai évidemment crié, ce qui a beaucoup amusé Alex et Dgé.
Retour pour la galerie des lacs, nous suivons Dgé dans les méandres. Nous arrivons face à une étroiture assez délicate et en hauteur…. Nous passons tous avec difficulté et avec renfort de tortillements et de grognements. Mais les efforts valent le coup car nous arrivons aux lacs. Le premier est assez profond pour que nous ne le traversions pas (par flemmatite et peur de la froidure) Alex tente donc d'aller dans la seconde salle en escaladant horizontalement le bord...et arrive sans encombre dans l'autre chambre à gauche. Dgé, convaincu, le suit...à mon tour. Ce n'est pas évident de trouver des prises. Il faut de la force pour rester collé à la paroi et garder un bon équilibre dans une position peu évidente. Mais je passe avec quelques acrobaties sans tomber à la renverse. Nous arrivons dans une autre grande salle, très belle, avec un petit lac qui se jette dans un gouffre. La hauteur n'est pas très importante, mais nous n'avons pas de corde et il est trop dangereux de descendre. Au loin, nous pouvons distinguer une alcôve où se cache un autre lac. C'est très beau et majestueux. Nous contemplons cela quelques instants, mais il ne faut pas tarder, car il fait froid (et avec Alex nous sommes trempés). Il faut longer la paroi à nouveau. Alex, Dgé et Denwal réussissent cela très bien, mais bien entendu, je ne prends pas assez d'élan avec pour atteindre la rive d'en face, rate de quelques centimètres le bord et me retrouve la jambe dans l'eau…. ! Dgé a beaucoup rit. Il n'était « pas déçu d'être venu ». Dixit.

Le retour se fait plus rapidement qu'a l'allée (sauf l'étroiture en hauteur, passée magistralement par Denwal, tandis qu'Alex est resté immobile à cause d'un fou-rire quand il s'est coincé, la tête en bas les jambes en l'air).

Les puits se remontent facilement, même le puit chatière...Mais pour sortir de ce puit, quelle galère… j'ai bien cru me retrouver coincée comme un truc coincé. J'ai dû donc insulter à nouveau mon kit (qui n'étais pourtant pas bien lourd). Je pense même avoir un peu choqué Dgé qui m'a trouvé très vulgaire. (Pardon Dgé). Les passages d'étroitures sont plus difficiles au retour qu'à l'aller, et j'ai eu quelques moments assez délicats.

Parvenue enfin à l'entrée / sortie de la cavité, le tableau est superbe. Un grand silence, saupoudré de petites taches blanches...il neigeait ! La blancheur et le tourbillon des flocons ont donné à cette fin de sortie une tournure absolument magique et somptueuse. Quel délice de gravir ce paysage immaculé dans la douceur de la neige. Sous la neige, des branches parsemées de stalactites et stalagmites de glaces, transparentes et opalines, la mousse et les feuilles gelées. La pluie de flocons silencieux qui tombent doucement. La remontée fut magique. Le silence et le calme, sans âme qui vive, ont donné un charme particulier à cette sortie. J'ai passé du temps sous la neige (après les méandres, je ne sentais pas le froid) avant de me changer. Puis nous avons attendus le retour d'Alex et Denwal (qui déséquipait) bien au chaud en mangeant des gâteaux avec Dgé et en contemplant la neige tomber.



Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié cette sortie. Dgé m'a beaucoup amusé, et c'était, comme d'habitude, un grand plaisir de progresser avec Denwal et Alex (qui sont très patients avec moi !)

Sybil