lundi 21 avril 2008

Portage et bricolage... (ou comment faire de la spéléo dans d'excellentes conditions)

Voici l’autre partie de la sortie au SP...

Date : nuit du vendredi 18 mars 2008
Objectif : portage pour les uns (Guy, Pierre-André et Michel), mise en place de lignes pour les autres (Georges et Gilles)

Concentration au club à 20 h : tout le monde pète la forme (au sens propre pour les uns, figuré pour les autres), et cela fait plaisir à voir. Pierre-André tient une forme pré-olympique, il vient de faire un tour à la pharmacie. Gillou tient une forme tout court, il vient de passer chez le vendeur de pizza. Guy tient la grande forme, les portes claquent à qui mieux mieux... Michel tient la forme du local (c’est quand qu’on danse ?)

C’est dans ce concert que nous mettons en route. Les coffres chargés à bloc. Pluie et éclairs nous accompagnent tout le long. Pour s’arrêter à quelques km de Gourdon.. Pourrons-nous faire la montée au sec ? Il s’en est fallu d’un cheveu, mais tout le monde arrivera au pied du SP dans un état d’humidité extrême. Les trois premiers sont partis avec 15 minutes d’avance et un poids global de près de 100 kg sur le dos. Ils conserveront tout jusqu’à l’arrivée : leurs poids sur le dos et les 15 minutes d’avance. Gillou et moi n’arriveront jamais à les rattraper alors que nous n’avons rien à porter. Il faut dire que nous avons réduit l’allure au maximum pour garder du jus pour la descente et remontée. Notre arrivée sur le plateau se fait dans le brouillard, à moins que nous n’ayons atteint la couche de nuage. Les retrouvailles au bord du SP sont chargées d’émotion après l’effort que vient d’accomplir la première équipe. D'ailleurs, les cieux le soulignent à leur manière par un coup de... grêle.

Guy est parti chercher le Noyer. Étonnant comme certains ont le sens de l’orientation et d’autres (dont je suis) ne l’ont pas. Il mettra quelques minutes à peine pour le trouver. Alors qu’il n’y était pas retourné depuis 10 ans. Coincé en position verticale (il s’appuie sur un rocher) avec le groupe qu’il n’a pas voulu déposer dans l’attente, Pierre-André est étonnement fringant.

Entre temps, l’équipe de portage continue son assistance logistique. Alors qu’ils avaient été aux petits soins pour nous –préparation des Ariane, portage de nos kits- ils équipent le puits d’entrée. Ils récupèreront la corde quand nous serons au fond pour l’utiliser afin de descendre le groupe dans le Noyer.

Il est 23 h 16. Dernier point pour Gillou et moi et c’est parti. Déjà trempés... Lui plus que moi grâce à ma Texair. On attaque la pose du fil téléphone. Gilles se confectionne un dérouleur. On réserve la longueur pour le puits d’entrée. Il déroule, je suis et je pose les colliers, et autres fixations. Nous avons pour joyeux compagnon dès la Gastonnade l’eau qui coule aussi bien sur la roche que du plafond. A chaque mètre le débit augmente. Les becs s’éteignent à chaque instant malgré la surpression que nous mettons en permanence. Nous ferons quasiment toute l’explo à l’électrique. Les piézo vont aussi refuser de fonctionner. Le peu de zones sèches qui avait pu être épargné jusque-là sous nos combis ne résiste pas longtemps. Et la descente se poursuit. Plus on descend plus on s’en prend plein la poire. On arrive à la fin du premier rouleau de fil. 100 mètres de poses. Raccord avec des sucres et on démarre le suivant.

Les puits s’enchainent, le boyau des principes aussi. Arrivée en haut de la première vire, en tête du puits « alsacien » (illisible sur ma topo) : ce n’est plus de l’eau, mais une belle cascade qui se situe entre nous et l’amarrage. Imaginez un rideau d’eau qui arrive d’en haut et prend pour cible et guide la corde. Nous regardons la montre : 2 h du matin. Nous avons prévu de prendre le chemin du retour à 3h. Il nous reste donc une 1 h. Nous sommes transis. Compte tenu des volumes d’eau que nous avons ici et du peu de temps qui nous reste, nous préférons déposer nos kits et prendre le chemin du retour. Nous sommes à la côte – 100 environ. Reporté sur la topo, nous avons presque couvert la moitié. En 2 h 30 et dans les pires conditions. A partir de cet endroit, il faudra donc environ 3 heures au prochain coup pour toucher le fond (avec la pose du 220).

La remontée se fera à un bon rythme. En double dans le P 30 ce qui nous fait arriver pratiquement ensemble à la base du puits d’entrée. On y découvre les 2 bidons étanches, posés sagement sur leur fonds. Comment Guy, Michel et Pierre-André ont-ils fait pour les y déposer ainsi ? Mystère.

Nous sortons sous un ciel totalement dégagé, plein d’étoiles. Plus de trace de brouillard. Quant au chemin qui s’était transformé en torrent à l’aller, il n’y a plus une trace d’eau quand nous l’empruntons pour attaquer la descente. Arrivée au parking à 4 heures. A 5 heures nous trainons dans les rues de Nice à la recherche d’un hypothétique café pour faire passer toute la flotte qu’on a pris sur la figure. A 6 h je suis dans le train. Comme d’hab, personne n’ose s’assoir à côté de moi : certains passagers doivent penser que j’ai une tête de bagnard. La dernière fois cela m’a d’ailleurs valu un contrôle d’identité à la gare de Nice.

A cela il faut ajouter la superbe performance réalisée par l’autre équipe. Je ne sais pas pour Pierre-André, mais Guy et Michel travaillaient tous deux samedi matin.

Quant à la suite, elle s’écrira en fonction de la météo, des envies et des possibilités des uns et des autres...

Georges

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