dimanche 25 juillet 2010

CLUE D'AIGLUN

Note : cet article est la mise à jour d'un précédent


Date : Samedi 10 Juillet 2010
Participants : Muriel, Maëlle, Gilles, Fred, Paul et Michel
Commune : Aiglun (06)

A quoi reconnait-on une sortie mémorable ? Une bonne question que voilà. Dans notre club de spéléo, les sorties mémorables sont celles ou les problèmes se sont multipliés sans interruption... D'ailleurs, nous avons coutumes de dire « c'était une vraie sortie Magnan ! » La clue d'Aiglun rentre saus aucun doute dans cette catégorie : celle des sortie Mémorables (avec un M majuscule !), celle des vraies sorties Magnan... on peut même supposer qu'en la matière, cette journée rentre tout droit sur le podium des journées Mémorables...

Je m'aperçois aussi que nous avons une autre boutade chez les Magnans : celle de dire aux nouveaux et nouvelles que nous avons un quota de perte humaine autorisée jamais utilisé depuis la création du club (presque 40 ans !) C'est une blague mais cette fois-ci, on était pas là loin d'y passer.

Petit retour en arrière... Jeudi soir, à la traditionnel réunion, nous décidons de partir à l'assaut de la clue d'Aiglun. Quelques uns la connaissent bien, tant mieux. Par ailleurs, le week-end s'annonce chargé pour la plupart d'entre nous puisque nous comptons rejoindre Anaïs dans la soirée et partir sur Tende pour réaliser une randonnée vers le Margua, le dimanche.
Samedi matin, avec la traditionnel demi-heure de retard, nous partons tous ensemble pour Aiglun. La navette une fois faite, nous partons de Sallagriffon pour la marche d'approche. Jusque là, rien à signaler... nous sommes naïf devant les emmerdes qui nous attendent à bras ouvert. Le début se passe bien aussi, on s'amuse, on s'éclate dans de l'eau douce... génial. A noter qu'il y a pas mal de débit mais rien de très alarmant non plus, on a vu pire.
Premier problème qui ne nous alerte même pas, mon appareil photo étanche en profite pour divorcer avec moi et plonger tout droit dans le courant tumultueux...
Peu après, c'est le premier ressaut. Paul et moi-même le franchissons et... c'est une belle machine à laver là dedans ! Même pas mal ! Nous équipons quand même en hors crue pour les suivants. Gilles en profite aussi pour se faire mal de même que Maëlle...
Deuxième ressaut, ça se complique, le courant est trop fort, on équipe en hors crue. C'est plus long mais plus sécurisant.
Troisième ressaut... cette fois, on va devoir descendre en plein dans la petite cascade... l'équipement hors crue étant inexistant ! Fred équipe et manque de se blesser à la main à cause de la force du courant... Maëlle boit une bonne grosse tasse d'eau et c'est Paul, plus bas qui la tireras de ce mauvais pas... Quand à Murielle, grâce à la rapidité de Gilles, il faudra couper la longe qui la retenait en pleine cascade sous l'eau... noyade assurait sans le précieux couteau (toujours à avoir sur soi, heureusement on en avait presque tous un)
Quatrième ressaut, un rappel, cette fois ci qui se descend avec un peu d'appréhension pour les filles (tu m'étonnes !)
Enfin, après ces mauvais passages, nous arrivons à mi-parcours. La rivière s'agrandit et nous pouvons nous reposer. Précision, nous avons presque 3 heures pour faire la moitié du chemin...




Vous vous doutez bien que la décision de prendre l'échappatoire à était prise à l'unanimité absolu. En fait, nous avions déjà prise la décision bien avant de franchir le troisième ressaut... Trop de débit, trop dangereux. En plus Gilles à perdu ses lunettes.
L'échappatoire démarre sur la rive droite. Il est bien balisé du moins dans sa première partie. Nous savions que le chemin était « très difficile »... et c'est bien vrai ! Nous n'étions pas au bout de nos peines ! J'ai reviendrait plus tard, le panneau indique « échappatoire possible »...
Compter sur 3 heures de marches dans un pierrier abrupt (environ 45-50° de pente) Un sentier presque inexistant, glissant, ou rien ne tient mais très bien balisé ! C'est simple, d'en bas de échappatoire, regardait les montagnes environnantes et dites vous que vous allez faire un sommet ! Le chemin est simplement interminable, avec les combis néoprènes, les cordes... bref tout le matériel de canyon totalement inadapté à une randonnée difficile ! C'est la merde mais certainement moins que poursuivre le canyon.
Une fois arrivé au sommet du pierrier, les balises bleus disparaissent. Peu après, nous atteignons une piste balisé (le GR4) Et maintenant, on va où ? Nos voitures sont à Aiglun et Sallagriffon... Mais c'est dans quelle direction ? On appelle un ami, Christian, pour nous diriger avec une carte IGN. C'est juste pas simple de lui expliquer ou nous sommes puisque nous même ne savons pas ou nous sommes ! Plutôt que de séparer et augmenter les problèmes nous décidons de poursuivre le GR4. Ca monte encore, c'est cependant plus simple qu'avant. Plus tard, la balise 94 nous conforteras dans la bonne direction, celle d'Aiglun.
Journée difficile hein ? J'ai oublié de dire qu'à ce moment là et depuis un bon moment déjà, nous n'avons plus d'eau et rien à manger ! Il y a toujours les fraises sauvages au sol... ça nourrit un peu !
Le sommet donc. En en ai déjà à plus de 3 heures de marches et au moins 800m de dénivelé positive ! Sans eau, sans bouffe et avec du matos canyon. Effectivement, l'échappatoire est « très difficile » !
Après la montée... la descente ! Compter encore sur presque 1000m de dénivelée négative avant d'arriver à Aiglun... 1h30 plus tard, après presque 5 heures de marches, nous atteignons la civilisation... enfin presque... c'est juste des maisons isolés distantes de... 5km à pieds encore du village ! Pendant que Gilles et Fred partent à la recherche du véhicule, les autres attendent, épuisés mais désaltérés grâce aux habitants du coin. Heureusement, le moral est toujours là ! C'est pas tous les jours que l'on peut vivre ça !

Il est 9 heures et demi du soir quand nous partons tous ensemble en voitures pour Sallagriffon chercher le reste des véhicules. Sur place, Fred et Murielle nous quittent pendant que les autres restants décident de manger sur place. Initiallement, la journée de dimanche étant consacré à une randonnée, nous avions emporté avec Gilles les réchaud, la bouffe et les gamelles.
Et c'est parti pour une séance cuisine à même la route d'accès à Sallagriffon ! On en profiteras d'ailleurs pour faire des tests culinaire en vu de notre randonné en Corse.

Alors bien Aiglun ? Finalement, on se souviendras tous de cette journée pendant longtemps. Par la pratique des canyons et la spéléo et aussi de la réflexion nous avons réussi à ne perdre personne...
Je reviens sur le panneau « échappatoire possible » Dans ce cas, le mot « possible » tient tout son sens : en plein canyon, si les conditions se détériorent, sachez qu'il est « possible » que vous vous en sortiez par le chemin plutôt que par le canyon... Conclusion, ne vous engager pas dans Aiglun sans avoir pris connaissance des débits d'eau... Dans notre cas, ses informations étaient inexistantes ou pas à jour.

Michel

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