dimanche 8 août 2010

Le GR20 de Asinau à i Paliri

Date : samedi 14 Août 2010

Temps de marche topo : 6h30
Mon temps : 4h30
Anaïs et Gilles : 6h (avec un détour par les cimes de Bavedda)

Dénivelés positifs : 408m
Dénivelés négatifs : -904m

Altitude maximale : 1536m
Altitude minimale : 1000m


Pour cette 14ème étape, un choix s'offrait à nous.
Première possibilité, suivre le GR20 le long d'une étape très tranquille (selon le topo) se déroulant tout le long en forêt. Peu de surprise avec ce choix, selon 400m de côte positif, tout le reste est en descente.
Deuxième possibilité, plus alléchante, prendre la variante des cimes verticales de Bavedda. Chemin plus court d'une heure et (parait-il) valant le coup d'oeil ! En substance nous as t'on dit, faire le GR20 sud sans passer par les cimes de Bavedda, c'est regrettable.
Nous partons du refuge d'Asinau à 6 heures. La météo n'est pas avec nous, le temps vire au gris mais reste stable. Arrivé à l'intersection (7 heure) avec la variante, le choix se pose : que faire ? Pour ma part, mon choix est fait, s'engager sur des sommets aux passages délicats et glissants avec une météo peu encourageante qui inspire l'orage... très peu pour moi ! Je renonce aux cimes de Bavedda et continuerai sur le GR20. A l'inverse, Anaïs et Gilles préfèrent tenter le coup et se donner un peu de temps avant de prendre une décision. Peut-être la météo va t'elle se maintenir ?
De mon côté, l'étape sera très courte. Seulement 4h30 pour atteindre le refuge de i Paliri. En courant presque. Ayant pris une première petite averse, je sentais l'orage venir plus fortement. Alors, autant être au refuge rapidement. Les faits me donnèrent raison... Arrivé au refuge de i Paliri (10h30), l'orage, ou plutôt le déluge se déclencha très peu de temps après ! Tout le monde présent se réfugia dans le refuge et la petite cuisine devint bondé !
Du côté d'Anaïs et Gilles, après 45 minutes de marche jusqu'aux cimes... l'hésitation se faisait sentir. Que faire ? L'orage grondé de plus en plus. Ils rebroussèrent chemin alors que d'autres randonneurs partirent néanmoins à l'assaut des cimes de Bavedda... (note : Anaïs me corrigera peut-être dans les commentaires pour la suite) Ils rebroussèrent chemin et suivirent le GR20. Mais l'orage explosa à ce moment là ! Par moment, l'étape ne ressemblait plus à de la randonnée... mais à un canyon ! Ils ont eu de l'eau jusqu'au mollets ! Complètement trempé de la tête aux pieds, ils arrivèrent à i Paliri presque à la fin de l'orage... qui continua dans la nuit.
L'après-midi se consacra longtemps au séchage des affaires ! Certains doublèrent l'étape pour continuer jusqu'à Conca. Nous avons hésitais un moment à faire ce choix avant de nous raviser. D'autres ont fait un autre choix : s'arrêter en chemin de l'étape du jour (au col de Bavedda) pour éviter l'orage et boire un verre... deux verres... une bouteille... et plus encore ! Crise de fou rire en les voyant marcher plus ou moins droit ! Reste la grande interrogation : comment ont-ils fait pour ne pas se perdre ???


2 commentaires:

  1. Comme l'a dit Michel, Anaïs va mettre son grain de sel ici! :)
    Revenons un peu en arrière, il est 7h du matin, le ciel est gris l'atmosphère humide, nous sommes au croisement entre les cimes de Bavedda et le GR classique. Gilles bouillonne, il veut tenter les Cimes, cela transparait dans toute son attitude. De mon coté les Cimes m'attirent, et ne pouvant laisser partir Gilles seul, mon choix est vite fait, va pour la variante!
    Nous progressons (enfin Gilles marche et moi je cours derrière lui pour pas me laisser distancer!) sur un chemin forestier très (mais alors très) raide! arrivé au pied des Cimes après, à vue de mollets, 400 bons mètres de dénivelé, la pluie fine qui nous rafraichissait double d'intensité... Gilles s'arrête, on se regarde, perplexe : qu'est-ce qu'on fait?? De nombreuses personnes nous ont déconseillé d'emprunter le chemin des Cimes par temps humide... alors que nous installons les housses imperméables sur nos sacs à dos, le tonnerre gronde deux fois, puis une troisième. Cette fois notre décision est prise, nous rebroussons chemin, penauds. Nous croisons bientôt un couple de Varois, rencontrés depuis quelques jours, qui eux, continu vers le sommet, nous doutes nous assaillent une nouvelle fois. A cet instant précis je regrette ma piètre connaissance de la montagne et de la météo, mes lacunes me font pencher vers la prudence. Nous reprenons notre marche vers le bas, quelques 10min plus tard le temps se lève, le soleil pointe entre les nuages, nous sommes au trois quart de la descente, nouveau regard, rempli de frustration, aucun mot, cependant la question plane entre nous : est-ce qu'on remonte?
    Nous sommes usés par nos tergiversations, nous continuons de descendre dans le silence, laissant monter en nous un mélange de frustration, d'énervement et de regrets.
    Nous atteignons le croisement et embrayons sur le GR, nous marchons vites et parlons peu, les yeux tournés vers le ciel qui se stabilise, toit de nuages gris clairs, peu menaçant. Nous appelons de tout notre être un orage, un vrai et bel orage qui éclaterai là maintenant, qui soulagerait nos doutes, nous convaincant d'avoir pris la bonne décision... l'orage ne vient pas, nous sommes réellement dépités...
    to be continu...

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  2. ... suite et fin du commentaire :
    Après une bonne heure de marche, l'activité physique aidant, on se détend un peu, et commençons à papoter de tout et de rien. En effet, la morphologie du terrain, régulier et terreux, appèle aux babillages!
    Nos pas nous amènent bientôt dans un sous bois extra-ordinaire qui nous console beaucoup, ce sentier aussi recèle des merveilles! Nous avons l'impression de progresser au pays des fées, des elfes et des lutins! les arbres aux formes excentriques créent un toit de feuillage au dessus de notre tête, atténuant la lumière déjà palotte de cette journée nuageuse. La végétation est ici luxuriante, en grande partie composée de grandes fougères. Cette fois c'est bon, nos regrets sont effacés!
    Au sortir de cette forêt magique, nous entamons la remontée d'un gros pierrier (on est sur le GR20 ne l'oublions pas! Les caillons ne se font jamais oublier bien longtemps!) au sommet duquel débouche le chemin des Cimes. Dernier petit pincement au coeur en admirant ces formes rocailleuses déchiquetées et nous prenons la direction du village de Bavedda.
    Quelques centaines de mètres après avoir quitté le village la pluie fine qui accompagnait jusque la s'intensifie, pour devenir forte et finir en déluge! Nous marcherons près d'une heure trente sous cette pluie battante. La première demi-heure est désagréable, vous savez quand on sent l'eau s'infiltrer gentiment sous toutes nos protections, atteindre les sous-vêtements et summum de l'horreur les chaussettes! Passé le stade où on a encore l'espoir de ne pas être complètement trempé on recommence à rigoler! Notre chemin est devenu un torrent, l'eau atteint nos mollets, nos lunettes (et oui on est myope!) se couvrent de gouttelettes et de buée!! Bref des conditions complètement inoubliables! On se surprend à aimer ça!
    Après plusieurs mirages, nous apercevons le "vrai" refuge. une fois à l'intérieur de la petite salle à manger le spectacle est absolument génial! Imaginez la pluie battant à l'extérieur, il fait presque nuit alors qu'il est midi, une dizaine de GR-vingtistes s'entassent, certains assis autour de la table, d'autres debout, dans les quelques 4m carrés du refuge, éclairés par la lumière blafarde de quelques frontales! Nous venons nous ajouter au tableau, dégoulinant, et quant même fatigués mais le sourire aux lèvres : voilà un refuge qui ressemble à un refuge!

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