mercredi 9 mai 2018

Aven Ollivier : spéléo magnan en force !

Date : 10 mars 2018
Cavité : Ollivier (galeries supérieures du réseau -300)
Participants : Guy, Dgé, Katia, PA, Laet, Cyril, Alex, Sonia
TPST : de 7 à 10h



Aujourd’hui est un grand jour : depuis longtemps, j’avais bien envie d’aller voir un peu les grosses galeries supérieures du réseau -300 de l’Ollivier, et, pourquoi pas ?, essayer d’aller au fond… Cette envie date d’une certaine nuit du 2 novembre 2002 où nous nous étions arrêtés en bas des fameuses escalades. Seul le Baron y était monté pour constater que l’équipement était vraiment craignos et qu’il ne serait pas sage que ses jeunes protégés y grimpent en l’état… Cette fois ci, nous préparons le matos pour rééquiper l’escalade, et aussi descendre les puits du fond au cas où la possibilité s’ouvrirait miraculeusement à nous.

Départ échelonné : Guy, Katia, Jeff partent de Magnan vers 8h15 avec les kits d’équipement des puits d’entrée et des puits du fond, PA part de La Clave, Cyril et moi de Vence (un peu plus tard que prévu), Alex et Sonia quitteront Nice en milieu de matinée avec le matos pour rééquiper 
l’escalade.

Les six premiers se retrouvent au chalet de Dgé et Mimine en milieu de matinée, tandis qu’Alex et Sonia sont sur la route. Entrée sous terre assez tardive (peu avant midi pour les premiers) en traversant un champ de neige épaisse. Le Baron en tête équipe, assisté par Dgé, puis suivent Katia et PA. Cyril et moi fermons la marche.

Le passage de la « Porte de Tolkien », magnifique miroir de faille d’une vingtaine de mètres de haut est toujours aussi époustouflant, la diaclase qui suit toujours aussi étroite…
Descente du dernier puits avant le laminoir, là où se trouve la jonction avec Les Primevères.
Nous voilà devant les 60 mètres de ramping du Laminoir Infernal, dont les souvenirs hantent un peu ceux qui l’avaient déjà subi jadis (…sauf moi qui l’avait traversé en 2002 avec Anaïs, juste après notre expé en Serbie où nous nous tapions quotidiennement le laminoir d’entrée de Buronov (plus de 400m). Du coup, nous étions sorties de celui de l’Ollivier en rigolant !).

Donc, vu que je suis la seule à garder un bon souvenir de ce laminoir, je m’engage en premier, sourire aux lèvres… Bon ben en fait, le laminoir s’était largement agrandi dans mes souvenirs, mais dans la réalité il s’est même plutôt vachement rétrécit (pourtant, j’ai sacrément maigri depuis la dernière fois !). Par contre, le sol n’est pas trop agressif, ça c’est déjà appréciable… Bon je ferme ma grande G. et fait comme si de rien n’était… Tout le monde souffle en silence et en trimballant son kit (sauf moi : trop cool de ne pas devoir porter !). Nous passons à proximité d’une chauve-souris en hibernation (mais qu’est-ce qu’elle fout si loin sous terre ?). Du coup, la progression devient très précautionneuse et attentive afin de ne pas déranger les éventuelles petites bêtes qui dorment. A mi-chemin du Laminoir, les dieux ont pitié de ceux qui souffrent en silence et leur ouvrent une très belle petite 
salle, très concrétionnées, et abritant trois chauve-souris en hibernation. Nous ré-attaquons la seconde partie du Laminoir, non sans avoir observé des traces de guano au sol à l’entrée et progressons donc 
encore une fois avec maintes précautions pour ne pas trop déranger les dormeuses au cas où il y en aurait d’autres. Bingo ! Il y en a deux de plus, qui ronflent si fort qu’on ne s’entend plus râler…
Nous sommes étonnés de ne trouver aucun courant d’air dans une section de taille si réduite : les particules soulevées par notre passage stagnent dans l’air et l’opacifient…

Nous débouchons enfin, nous 6 et nos 5 kits de l’autre coté de la grotte et filons pique-niquer au pied de l’escalade, à proximité d’une très grande flaque d’eau limpide, en attendant qu’Alex et Sonia nous 
rejoignent avec le matos pour rééquiper. On dévore nos sandwichs, puis nous faisons le tour de cette belle salle. Il pleut à proximité de la flaque (Cyril s’en servira au retour pour nettoyer ses bloqueurs 
boueux). Un étroit méandre s’ouvre de l’autre coté de la flaque et au pied de l’escalade une petite bulle en dentelle de roche aux découpes calcaires et fins cisèlements magnifiques forcent l’admiration.. Il fait très froid maintenant… Cyril et le baron décident de commencer à remonter l’escalade pour voir dans quel état est l’équipement. Chose étonnante, il y a DEUX cordes – dont une un peu trop courte – qui pendent (dans mes souvenirs, il n’y en avait qu’une…). Cyril remonte sur 
la corde et s’assure en double sur la seconde corde avec ma poignée/pédale. De son avis, le mono spit au premier fractio mériterait d’être doublé et le mousqueton corrodé remplacé. Par contre, une des 2 cordes est encore propre au niveau du nœud, ce qui indique qu’elle est récente. L’escalade semble donc bien avoir été rééquipée relativement récemment. Ce premier fractio mène sur un plan incliné, équipé lui aussi (3 fractios), et jusqu’à une grande longueur plein vide et dans du gros volume. Au pied de ce dernier puits gît une corde (sûrement l’ancienne corde qui a été remplacée).

Dgé, Katia, PA et moi emboitons le pas aux éclaireurs, en progressant en douceur afin de ne pas donner de chocs sur les mousquetons abîmés.. Je bidouille avec mon Tbloc (pas ultra pratique, ce truc) et mon pantin en attendant de récupérer un peu plus haut ma poignée-pédale. Arrivée en haut du 1er fractio, sur un palier, je fais vite un nœud sur la corde trop courte (sûrement l’ancienne corde qui a dû être laissée en place lors du rééquipement précédent ?) afin que l’on ne se trompe pas à la redescente…

Nous entendons du bruit venant d’en bas : c’est Alex & Sonia qui arrivent. Alex a fignolé quelques amarrages à la descente, pour faciliter la remonté. Ils s’installent sous une survie en bas de l’escalade pour se restaurer un peu, histoire de reprendre des forces après le franchissement du laminoir infernal.
Nous continuons notre ascension. Franchissement du dernier fractio plein pot (avec maillon rapide cette fois) amarrant la longueur plein vide, et nous sortons (NB en têtes de ce puits, il y a 3 amarrages).

Les plafonds sont très hauts, et nous sommes dans du gros volume. Nous nous tenons sur un palier, à mi-hauteur d’une grande salle s’ouvrant sur notre droite. Trois ou quatre mètres plus loin, nous équipons une désescalade assez raide (qui n’apparaît pas sur la fiche d’équipement mais mérite bien d’être équipée – d’ailleurs, s’il y a 2 spits en tête, c’est pas pour rien ! NB : à rajouter donc sur la fiche d’équipement : une corde d’une quinzaine de mètres + 2 skifs avec plaquettes).. Cette désescalade nous mène au fond de cette grande salle que nous remontons par l’autre extrémité, en empruntant un court petit couloir concrétionné. Puis petit virage à gauche, et quelques mètres plus haut un ressaut s’ouvre au pied d’une très belle et majestueuse coulée de calcite. Ce ressaut (qq mètres) est équipé en fixe.

Guy et Dgé décident de rebrousser chemin ici :
- Appel du ventre ? (c’est soirée pizza au chalet ce soir et c’est Dgé qui doit les faire, donc vaut mieux pas qu’il traine trop longtemps sous terre !).
- Appel des Dulcinées ? (les sirènes Mimine et Claude sont au chalet, et leurs chants traversent les roches et les vides ?). 
- Hantise du Laminoir Infernal ? (justifiée apparemment : j’eus ouïe dire que lors de leur retour, une Noble odeur nauséabonde envahît le tunnel étroit, anesthésiant presque tout ce qui y vivait dans un rayon de plusieurs mètres…).
Toujours est-il que Dgé (après avoir vite fait un saut en bas du ressaut et jusqu’à l’entrée de la salle qui suit), embarquant tout sur son passage, à savoir les Guytous, les Alex et les Sonias, se rue dehors…

Et nous voilà tous les 3 (PA, Katia et Laet) livrés à nous-mêmes et avec pour seule compagnie les kits de matos + le mini-kit de bouffe (ah non pardon, celui-là, trop mini pour résister et probablement mal amarré a été embarqué par le souffle de la tornade remontante).
Cyril, qui était en tête depuis l’escalade, est invisible, loin devant…
En bas du ressaut, nous arrivons vite à une espèce de sas d’entrée aux parois magnifiques et ultra-concrétionnées, dont la voûte d’un arrondi parfait laisse deviner… du noir……!
PA prend quelques photos. Nous prenons notre temps et savourons la beauté du spectacle qui s’offre à nous. Nous avons l’impression d’être en « première », tellement c’est beau, inattendu, enchanteur, et 
tellement il y a peu de traces de passage… C’est magique ! La suite est grandiose ! La salle que l’on devinait du haut du sas d’entrée est immense, plongeante, concrétionnée et parée de coulées d’un 
blanc immaculé. Nous désescaladons (PA donne un bon coup de main aux filles sur un passage délicat), pour remonter un peu en face, passons à côté de gours sublimes, laissons sur notre gauche un passage descendant d’une forme ovoïde parfaite (on y fera un saut au retour, si on a le temps), et crapahutons en nous émerveillant jusqu’au bout de cette gigantesque galerie accidentée.

Ça queute. Pas de Cyril (mais où est-t-il passé ? Il était bien devant, non ?) Nous avisons le départ d’un joli petit méandre s’ouvrant sur la droite… Une voix lointaine semblant sortir d’outre-tombe me répond lorsque je m’engage dans le méandre en l’appelant… Nous visitons donc le méandre : accroupis, en oppo, en canard, allongés… On teste toutes les positions, surtout Katia qui s’en donne à cœur (pas) joie ! Je rejoins Cyril qui m’attend tranquillement au bout du méandre au départ des puits 
pour le fond, tandis que PA et Katia nous attendent quelques mètres avant. Nous faisons demi-tour.
A la sortie du méandre, la montre de PA indique qu’il est déjà 17h30 ! 
Que le temps passe vite ! Il faut vite rentrer ET déséquiper (on n’est pas sortis avant plusieurs heures…Merde, il va être tellement tard qu’on va rater la chouette soirée et le bon repas ! Snif !)

Cyril passe en tête, nous donne un coup de main au passage délicat (le même qu’à l’aller, passage chiant dans les 2 sens), puis nous redescendons jusqu’au pied de l’escalade, là où nous avions pique-niqué. On mange quelques figues que PA avait gardées sur lui (les restes de nos sandwichs sont repartis avec le mini-kit), nettoyons la boue de nos bloqueurs, changeons les piles faiblissantes de nos casques et repassons le laminoir.

Je propose à Cyril-Mon-Highlander, qui commence à sérieusement se refroidir à force de nous attendre, de remonter en prenant s’il le peut 2 kits et de sortir et rentrer au chalet avec ma voiture. Nous convenons d’un code (3 nœuds plats en bout de chaque corde qu’il emprunte) pour être sûr que je ne déséquipe pas en le coinçant derrière, au cas où il emprunterait un itinéraire imprévu. Donc Cyril part devant… Apparemment, il a sorti « tous les noms d’oiseaux » qu’il connaissait en empruntant le puits faille avec ses 2 kits, puis visité la galerie Philippe (pas prévu au programme !), mais il est néanmoins sorti 1h30 avant nous.

Tandis que Cyril est remonté et que Katia attaque le puits de la Jonction avec son kit, PA repère une délicate attention laissée par Guy : une belle clef de 13 coudée pour bien déséquiper… (Merci Baron). PA prend l’autre kit et m’aide pour le déséquipement. La remontée se fait tranquillement et sans soucis, je peste un peu pour la forme en déséquipant (plus l’habitude !) Il est 22h lorsque je sors dans la doline enneigée. Vite, aux voitures ! Mes affaires sèches sont dans ma voiture qui est au chalet avec Cyril, idem pour PA dont les clefs sont elles aussi retournées au chalet (avec le mini-kit) … Heureusement il nous reste la voiture ET les clefs de Katia ! Quelle chance ! On file au chalet (Katia, j’espère qu’on n’a pas trop cradé ta voiture, on a essayé de faire gaffe, mais bon… la boue est tellement indisciplinée !) où nous sommes chaleureusement accueillis pour l’apéro par toute la troupe qui, de surcroit, nous avait gentiment attendu pour manger.

Une très belle soirée pour clore une très belle explo !

Laetitia



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