dimanche 19 octobre 2008

JOUR 7 : BLED (SOUS-TERRE ET SOUS L'EAU)

Dans le chapitre précédent, j'ai cité le cas d'un panneau touristique vantant une grotte. La grotte de Babjim Zobom. Publicité efficace car elle nous a suffisamment alléché pour nous renseigner auprès de l'Office de tourisme. Pourquoi ? Parce qu'une topo en guise de publicité, c'est pas commun : c'est le signe que la grotte est gérée par des spéléos locaux plus désireux de faire connaître leur cavité que d'amasser de l'argent. Et on ne s'y est pas trompé ! Petit florilège. La cavité n'est accessible que l'été (Juillet et Août) et uniquement le dimanche à partir de 10 heures ! Nous nous enquérons de plus d'informations auprès d'une (charmante) slovène : (en anglais) « vous êtes sûre qu'il y aura quelqu'un ? » « Oui » Nous consultons ensemble la carte. Surprise, la grotte est indiquée. Par contre, l'accès est loin d'être facile : environ une heure de marche en pleine montagne avec une belle dénivelé à la clef. « Vous êtes vraiment sûre qu'il y aura quelqu'un ? » « Oui »

Babjim Zobom. Le lendemain, on va sous terre. Lever tôt, 7 heures... Ouah ça fait mal ! Surtout quand on est dans un duvet bien chaud. Ensuite, direction le village de Kupljenik. Un bled et un vrai cette fois-ci. Comment décrire le chemin d'accès ? Est-il facile ? Pas vraiment... Une heure de marche sur un sentier de montagne glissant, dans une forêt bien épaisse, quelques éboulements de pierres ici et là et aussi des passages en via-ferrata quand cela devient Vraiment dangereux ! Ne point tomber, sinon on raclerait le goudron 400 m plus bas avec nos dents. Nous voilà bien perplexes... « Mais ils font de la spéléo la-dedans ?!? Mais c'est des fous ! » Il y a un adage français qui dit : « le chemin le plus court n'est pas forcément le plus facile/rapide » Ici, le chemin va au plus direct ! Il doit y avoir un adage slovène qui dit : « si ça te plait pas, viens pas ! » Enfin, nous arrivons à l'entrée. Ouf, il y a déjà du monde... Mais surprise, c'est un couple Tchèque venus aussi en visite ! Nous nous posons tous les quatre la même question : est-ce que nos guides vont venir ? Cinq minutes avant l'heure fatidique, toujours personne... 10 heures, quatre personnes pointent leur nez à travers le sentier. Ils sont lourdement chargés, pas de doute, ce sont nos guides. Des quatre slovènes, seuls deux sont des spéléos chargés de faire la visite, les deux autres étant en visite comme nous. Six touristes, c'est pas mal pour une grotte qui n'a rien d'un parc d'attractions. La grotte, parlons-en. Un long mur de pierre et une porte blindée protègent l'entrée. A quelques mètres, un local abrite un groupe électrogène. Au bruit, je dirais que ce n'est pas un petit modèle... Je m'enquiers : « Comment l'ont-ils monté ? » Réponse : « à pied et à dos d'hommes » Et l'hélicoptère ? Non, trop coûteux. Je me remémore la marche d'approche : ils sont fous... Pause dans le récit, j'ouvre une note plus personnelle : aux quelques Magnans, vous souvenez-vous de ce portage au Sans-Pascal avec groupe électrogène, essence et divers encombrants de nuit, sous une pluie battante ? Oui ? Ben, on peut aller se rhabiller ! Fin de la parenthèse, rentrons dans la grotte en compagnie de Nina pour les explications (en anglais) et Jure (prononcez Yuri) pour l'éclairage. Exceptionnellement, je vais passer sur ce qui fait l'intérêt de la cavité (des cristaux uniques en Slovénie) pour me concentrer sur la cavité elle-même... Comme nous l'avions deviné, la grotte est gérée par des spéléos Pour des spéléos ! Pas de chemin bétonné ou d'éclairage surpuissant. Ici, une rampe à base de câble et de corde, là c'est un escalier de fortune fait avec les pierres trouvées sur place ou encore deux planches pour passer une mare boueuse. Quant à l'éclairage, ce sont quelques lampes placées astucieusement à divers endroits sans pour autant tout éclairer. Génial, on adore ! On se croirait Vraiment en exploration souterraine ! Hop, voilà une destination de choix pour les amateurs de spéléologie. Assurément un travail de passionnés dont le seul but est de faire connaître leur cavité au plus grand nombre... mais avec des moyens forcément limités. Une longue discussion avec Nina au retour confirmera leur engagement pour Babjim Zobom. Le chemin du retour fût la fois plus simple et plus court ! Comment ? Parce que le deuxième chemin, entièrement aménagé par les spéléologues du club de Bled, n'est pas indiqué sur les cartes... Pour une fois qu'on ne se perd pas, il faut que les cartes soient incomplètes... On n'est vraiment pas aidés !


Cliquez sur l'image pour accéder à l'album photo

Vintgar. Le canyon de Vintgar est le deuxième lieu à avoir attiré notre attention dans l'Office du Tourisme. La spéléo nous ayant occupé la matinée, nous ferons du canyon l'après-midi. J'entends bien sûr « canyon touristique »... Le canyon de Vintgar est assez encaissé mais avec une végétation foisonnante. Comme il y a beaucoup de débit, les touristes passent sur une passerelle en bois longue d'un kilomètre et demi à quelques mètres au dessus de l'eau. Accrochée à flancs rocheux, la passerelle franchit le Vintgar en plusieurs endroits. C'est très joli et rafraichissant par une journée ensoleillée. Retour sans problème par un petit sentier qui contourne le canyon. Non, je plaisante, notre sens aigü de l'orientation nous a égarés une fois de plus !

La suite : Jour 8, Lac Bohinj (Changement de décor)

Michel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire