jeudi 30 août 2012

Scialet du Lièvre Blanc (Vercors)

Séjour dans le Vercors
Sortie 1 :
Scialet du Lièvre Blanc :
Participants : Anaïs, MarryAnnick, Alex
TPST : 11h
Profondeur : - 500 m

Départ de bonne heure direction la station de ski de Villard de Lans. Sur place nous prenons la télécabine pour rejoindre le haut des pistes et trouver notre destinée du jour. Nous suivons soigneusement les indications transmises par Olivier, sous une brume très épaisse. Une fois sur la bonne piste il faut trouver un canon à neige ! Ok mais des canons il y en a tout le long de la piste ! Derrière le premier nous trouvons une entrée de 50 cm par 1 m avec un numéro d’inventaire, cette entrée ressemble plus à nos entrées d’aven des Alpes Maritimes, bizarre, pas de spits sur la gauche comme annoncés sur le mail. Nous continuons notre chemin à travers le grand lapiaz bordant la piste de ski, nous trouvons 20 min plus tard un autre scialet de 5m par 5m avec un névé à 6 mètres de fond, toujours pas de spits en vue mais juste un arbre en guise de tête de puits, ce n’est pas le bon…
Nous continuons notre recherche et au bout du 5e ou 6e canon à neige, paff… un gouffre énorme d’environ 20 m par 40 m et 40 mètres de profondeur au plus bas s’ouvre à nous. Ça c’est de l’entrée de cavité ! Limite dangereux de trouver un gouffre aussi énorme en bordure de piste de ski, juste un petit panneau de mise en garde pour les skieurs hors-piste « DANGER SCIALET ». Si tu sais pas ce qu’est un scialet t’es foutu !
Bingo un marquage rouge donne le nom du scialet « le lièvre blanc ». On s’équipe et c’est partie ! J’équipe le puits d’entrée sous le regard perplexe de mes acolytes, je tiens à rappeler qu’il s’agit d’un équipement de première, car cela fait à peine un an que ce gouffre atteint la cotation de -500. Tête de main courante sur arbre mort, premier spits sur un bloc n’inspirant pas la confiance… Bon, premier, léger, frottement, mais pas de spits en vue, aie… Fractio que je verrais à mon habitude qu’à la remontée, inaccessible pour ma part car il faut penduler et je n’ai pas de crochet. Je continu sur une vire pour atteindre la tête de puits suivante, les sangles sont là, idéalement placées pour descendre plein gaz ce magnifique cylindre de 20 m de diamètre. Je commence à descendre en direction du gros névé, et là que se passe t’il… j’arrive en bout de corde au 2 tiers du puits !!!!! Situation très ironique pour ma part !

Ellipse temporelle : le matin du départ…
Anaïs : « il nous faut une corde de 50 m pour les 2 puits d’entrée… » D’après Olivier.
Alex : « ok, je vais quand même prendre une nouille de secours on sait jamais »
Anaïs : « mais non ça sert à rien, ça va nous encombrer pour rien !!! »
Alex : « j’men fou je la prends quand même… »
Anaïs : « bon si tu veux… »

Anaïs arrive derrière moi, « qu’est ce qui se passe ici ? », « tu peux m’envoyer la corde de secours, les pieds ne touchent pas encore le sol », «Ah ok, je t’envoie la corde alors ».
Mon premier raboutage de corde plein vide en situation réelle, youpi ! Ça va être fun le passage de nœud plein gaz !!
J’arrive à la deuxième vire, c’est le moment où la cavité est équipée en fixe, j’attends sagement Anaïs sur le névé.
Petite pause pour faire le point sur la situation, MarryAnnick, pas très rassurée, est restée en haut.
Nous observons la vire un long moment avec Anaïs, d’une part, l’aspect de la corde n’est pas terrible mais ça passe, ensuite les amarrages, des rings tout rouillés n’inspirant pas confiance…
Après un très long moment d’hésitation, de regards suspects, d’interrogations… Nous arrivons à cette conclusion :
« Nous devons faire un – 500, le départ ne nous a pas mis en confiance, mais pas du tout. La vire où nous nous trouvons est franchement ignoble, les mousquetons rouillées jusqu’à l’os, MarryAnnick pas confiante du tout, faut ’il faire demi-tour ? » « Dommage on n’a pas fait tout ce chemin, avec l’occasion de faire un-500 déjà tout équipé pour abandonner maintenant ».

Je décide de faire une tentative pour voir l’équipement suivant, je descends 20 mètres, je tombe sur un nouveau névé, regarde la suite et… l’équipement est nickel !! Chouette, de belles plaquettes, des cordes plus que correct. On peut continuer !!
A partir de ce moment, c’est un enchainement de puits. Après les puits encore des puits et quand il y a plus de puits, il y a encore des puits!!! Il y a même des puits interminables où on ne voit pas le fond et même avec ma super nouvelle lampe (cf le puits Tintin sans oublier le puits des connasses) ! On a quand même réussi à toucher le fond et trouvé la rivière ! Après une pause manger et réchauffage, nous explorons tranquillement la galerie en suivant le cours d’eau, après quelques centaines de mètres et un petit puits, je bute sur un rétrécissement, qui en temps normal j’aurais passé en laissant beaucoup d’énergie mais là je ne suis pas joueur. Pour mon premier -500 je vais rester sobre. C’est l’occasion d’entamer la remontée, en bon gentleman je me propose de remonter le kit.
Kit d’un poids certain et d’un encombrement certain qui a une tendance certaine à faire c…… son monde.
Le tout amplifié dans la remontée d’un – 500 avec au milieu un méandre digne de celui du saint Jo.
A préciser qu’Anaïs a failli perdre la tête à plusieurs reprises, ça parpine sévère dans ce trou !!
Nous sortons de la cavité vers 21h, où une longue marche retour nous attend car à cette heure la télécabine est fermée !
Fin de notre périple !! Pour ma part, j’ai une nouvelle fois repoussé mes limites mentales et physiques, MaryAnnick continu sa thérapie contre les grands puits et Anaïs prouve une nouvelle fois que c’est une véritable machine à remonter les puits !
Bilan : très belle cavité, de très beaux et très grands puits, très propre (ça change de chez nous) et assez froide dans les moments d’attentes. D’après les filles cette cavité est très semblable à celles du Margua.

« Allo Olivier, ça y est, on est sorti ! »
« Très bien, au fait je pensais vous avoir envoyé dans une galère, il fallait une corde de 60m pour l’entrée et pas 50m, désolé »
« On a remarqué, mais pas grave !»

Alex

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire